En Amérique, au XIXe siècle, la vie de plumes et de sang du peintre animalier Jean-Jacques Audubon, racontée en BD par Fabien Grolleau et Jérémie Royer.
A Washington, Jean-Jacques Audubon est aussi renommé que La Fayette. Mais, ici, peu savent que ce peintre animalier, déserteur fuyant la conscription des armées napoléoniennes, posa les fondations de l’ornithologie naturaliste.
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Cet enfant illégitime, né d’amours ancillaires et haïtiennes, ne campe pourtant pas uniquement un virtuose autodidacte, s’attachant à rendre compte de la nature telle qu’elle est. Lorsque, peu doué pour les affaires et ruiné, il plante là femme et enfants, et entreprend en 1810 de peindre tous les oiseaux d’Amérique du Nord, il s’attache à faire de sa vie un roman.
La contemplation d’un univers moribond
Ne raffolant de rien plus que des anecdotes de rencontres, avec le peintre David (faux) ou Charles Darwin (vrai), Audubon l’ambivalent est amoureux fou des oiseaux mais peu soucieux d’espèces menacées.
Et les auteurs, jouant avec les cases pour mieux appréhender les grands espaces, et usant de somptueuses couleurs où s’ébattent pygargues et moucherolles, le laissent, sur les eaux boueuses du Mississippi, à la contemplation d’un univers moribond, où les fiers Indiens vivent de charognes et où les bisons sont massacrés par le grand pouvoir blanc.
Sur les ailes du monde, Audubon (Dargaud), 184 pages, 21 €
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