Entre les romans en images de Frans Masereel et l’art de la BD muette, une autofiction délirante par le maître du genre.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Cofondateur de L’Association, Patrice Killoffer a depuis longtemps trouvé son personnage de prédilection : lui-même. Prenant toute sa dimension avec 676 Apparitions de Killoffer (2002), sa démarche le voit creuser le sillon tordu d’une autofiction pleine d’autodérision et sans complaisance. Même quand il a participé à la série de science-fiction Infinity 8 imaginée par Lewis Trondheim, c’était pour se dessiner !
Ainsi, en 2020, quand le philosophe Dominique Lestel l’a sollicité pour illustrer Machines insurrectionnelles et sa troublante “théorie post-biologique du vivant”, le dessinateur s’est mis en scène tout du long de l’essai dans un monde peuplé de robots. Il était facile de perdre le fil de cette histoire muette qui, dispersée au fil des pages, parasitait le texte de Lestel comme un virus.
À raison de six cases par page, ce livre dévoile la vision d’un futur aussi inquiétant que burlesque
Dans un format à l’italienne qui rend honneur au trait fouillé de l’artiste français, Killoffer en chair et en fer reprend le précédent récit en images mais en version augmentée. À raison de six cases par page, ce livre dévoile la vision d’un futur aussi inquiétant que burlesque mais, surtout, cette fable moderne à l’humour sombre confirme la maîtrise narrative de Killoffer, ce grand plasticien de la BD.
Killoffer en chair et en fer de Killoffer (Casterman), 56 p., 24€. En librairie.
{"type":"Banniere-Basse"}