Keira Knightley, Britney Spears… Les people font la Une des romans : le quart d’heure de célébrité appliqué à la littérature.
Plus besoin de cacher Voici ou Closer derrière les pages du Monde, ni d’attendre de « rafraîchir » sa coupe chez le coiffeur (« juste les pointes, s’il vous plaît ») pour s’adonner au plaisir honteux de lire la presse people. Désormais, on peut entrer la tête haute dans une librairie pour s’enquérir des dernières frasques de starlettes névrosées et autres chanteurs déglingués. Leurs noms ne s’étalent plus seulement en une des magazines, mais ornent aussi les couvertures de romans où il n’est pas forcément question de la vie des stars. Ainsi, le 9 février paraît Killing Keira Knightley, roman français signé Arkady K. qui part de l’enlèvement imaginaire de l’actrice anglaise pour parler cinéma. Ce mois-ci, on se délecte du puissant Michael Jackson de Pierric Bailly. Au printemps dernier, Elise Costa appâtait le lecteur avec l’accrocheur Comment je n’ai pas rencontré Britney Spears, et en 2005 Thomas Lélu réussissait à faire parler de lui avec Je m’appelle Jeanne Mass.
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Entre-temps, nombre de titres signés par des auteurs français où l’on compte les noms de Ziggy, David, Mick et autre John (Lennon)… Simple coup marketing ou symptôme d’une époque éminemment warholienne où l’on recycle à l’infini le quart d’heure de célébrité ?
Comme les icônes pop font vendre du papier, on peut en effet espérer écouler plus d’exemplaires de son livre en utilisant leur patronyme, instaurer une confusion entre fiction et réalité propre à susciter la curiosité ou encore inscrire son roman dans l’air du temps.
Reste que ces titres-teasing dissimulent parfois des coquilles vides, une littérature éphémère et jetable écrite par des auteurs à la recherche d’une gloire rapide et facile, et qui finalement se rêvent peut-être davantage en people qu’en écrivains.
Elizabeth Philippe
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