La vie du peintre new-yorkais racontée avec un brio graphique et une narration épurée.
Depuis quelques années, les biographies dessinées occupent de plus en plus de place dans les librairies. Selon les mauvaises langues, cette tendance s’explique par la facilité ou le manque d’histoires originales. Cet enlevé Basquiat rappelle, au contraire, pourquoi le genre fonctionne. Le médium BD permet les ellipses qui secouent la chronologie et évitent le déroulé trop scolaire. Le dessin possède lui le pouvoir de symboliser ou de suggérer.
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Une biographie limpide et nerveuse
Avec son graphisme élastique et ses couleurs vives, l’illustrateur danois Søren Mosdal parvient à faire revivre devant nos yeux le New York des années 1980 et son vivier de stars – Warhol, Haring, Madonna, Talking Heads, etc. Il réussit à vampiriser l’œuvre de Basquiat et son imagerie pour fabriquer des métaphores, confrontant le peintre à un double tiré de ses tableaux qui incarne ses angoisses.
Julian Voloj, déjà signataire d’une passionnante BD sur Joe Shuster (l’un des créateurs de Superman), montre qu’il excelle dans l’exercice biographique. S’il sert fidèlement son sujet, c’est parce qu’il retranscrit de manière limpide et nerveuse la trajectoire de Basquiat, mixant les anecdotes sur un tempo dont il reste maître.
Basquiat Soleil, traduit de l’anglais par Xavier Hanart, 136 p., 18,95 €
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