On a parlé mensonges, littérature, sexe et fringues avec John Waters, le pape du kitsch au cinéma, à l’occasion de la publication de son premier roman à 77 ans : “Sale Menteuse”.
Marsha, l’héroïne de votre livre, dit rarement la vérité. Mais pourquoi avoir choisi de consacrer votre tout premier roman à une menteuse ?
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Parce que dans les livres, j’aime passer du temps avec des personnages que j’éviterais normalement dans la vie réelle.
C’est excitant d’écrire un premier roman ?
Non, je ne me suis pas masturbé en écrivant, si c’est ça que vous suggérez.
Vous vous souvenez de votre dernier mensonge ?
“Bien sûr que je me rappelle vous avoir rencontré.”
Et du plus grand mensonge que quelqu’un vous ait fait ?
“Tes cheveux sont vraiment beaux !”
Quel est le mensonge que vous vous pardonnez ?
Un faux test Covid négatif dans un pays dont j’essayais de sortir au plus vite.
Dans la vie, quelle est la situation dans laquelle il ne faudrait jamais mentir ?
Face à son médecin.
Dans vos films et vos livres, vous jouez toujours sur les limites. Mais y a-t-il encore des limites à ne pas franchir aujourd’hui ? Est-ce qu’une contre-culture est encore possible ?
Oui, et les limites sont encore plus aiguës, et c’est ce qui rend la comédie tellement mortelle.
Marsha déteste faire l’amour. Et vous, pensez-vous que le sexe, c’est très surfait ?
Non, et j’espère que je le pratiquerai le jour de ma mort.
Et l’amour ?
C’est peut-être la seule chose dont vous vous souvenez après votre mort.
Votre obsession du moment ?
Heureusement, aucune. C’est tellement épuisant d’être obsédé à l’hiver de votre vie.
Le livre qui a le plus compté pour vous ?
Notre-Dame-des-Fleurs de Jean Genet.
Celui qui vous a fait rire ?
Les 120 Journées de Sodome de Sade.
On vous voit toujours avec des costumes flamboyants. Comment choisissez-vous votre tenue chaque matin ?
Pour écrire, je la choisis pour le confort. Pour voyager, je la choisis par considération pour les autres et, pour la scène, je suis mon sens de l’humour.
À part ça, ça va ?
Super ! Je viens à Paris !!
Sale Menteuse de John Waters (Gaïa), traduit de l’anglais (États-Unis) par Laure Manceau, 256 p. 22,80 €. En librairie.
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