On avait pourtant cru que L’Association passerait le cap de ses vingt et un ans et survivrait aux conflits qui l’avaient récemment déchirée. Après six mois de guerre ouverte entre les salariés et l’éditeur Jean-Christophe Menu, autour de difficultés économiques et de grève des salariés protestant contre des licenciements prévus, un conseil d’administration consensuel réunissant […]
On avait pourtant cru que L’Association passerait le cap de ses vingt et un ans et survivrait aux conflits qui l’avaient récemment déchirée. Après six mois de guerre ouverte entre les salariés et l’éditeur Jean-Christophe Menu, autour de difficultés économiques et de grève des salariés protestant contre des licenciements prévus, un conseil d’administration consensuel réunissant J.-C. Menu et six membres fondateurs de L’Association (dont Killoffer, David_B. et Lewis Trondheim) avait finalement été élu.
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Alors que cette élection laissait envisager un nouveau départ pour la maison d’édition, Jean-Christophe Menu vient d’annoncer son départ. Dans un communiqué, il a déclaré :
“Je laisse l’Association derrière moi. Sans rancœur ni regrets. (…) L’impossibilité d’aller de l’avant dans ce contexte ne fait désormais pour moi plus aucun doute. Et ma décision, mûrement réfléchie, est désormais inexpugnable.”
En filigrane, il attribue la cause de son départ à ce nouveau bureau, à ce retour des fondateurs. “Bon courage aux lapins inattendus qui sortent du chapeau, par hasard ou par tour de passe-passe : ils se voient sauveurs, ils ne sont que l’ombre d’un Collectif fantasmé qui n’est plus actif que dans certains cauchemars, ceux-là mêmes où le mot “démocratie” devient moins que rien.”
« J’ai voulu y croire, j’y ai presque cru »
Alors qu’il avait toujours tenu fermement les rênes de ce qu’il considère comme “une Utopie [qu’il aurait] créée”, il regrette notamment de ne plus être libre dans son travail d’éditeur – qu’il fait “seul depuis cinq ans” souligne-t-il – et de ne pas pouvoir travailler avec les nouveaux venus.
“J’ai été jusqu’à la réconciliation, au pardon, j’ai voulu y croire, j’y ai presque cru. Mais dès que les points fondamentaux ont été abordés, la mésentente séculaire est revenue au galop, en pire puisque désormais “Bureau” (autoproclamé et illégitime, mais quelle importance ?). La suite de l’Histoire de L’Association ne m’appartient plus.”
Avant de partir et de “créer une autre structure”, J.-C. Menu annonce qu’il va néanmoins “accompagner jusqu’au bout les livres” qu’il a initiés. “Mais dès ce jour, je me désolidarise de toute décision et de toute procédure émanant de L’Association, lesquelles, souvent consternantes à mes yeux, ont déjà commencé à s’élaborer sans mon consentement”, conclut-il.
Impossible de dire aujourd’hui quel sera l’avenir de l’Association qui se retrouve donc sans éditeur.
Anne-Claire Norot
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