Servie par des couleurs enchanteresses, une chronique acerbe de l’adolescence, portrait d’une certaine Amérique.
Meilleures amies du monde, Jay et Kay passent leur vie au centre commercial ou devant leur télé pour les jeux vidéo. Ces personnages aux yeux ronds comme des billes manquent de confiance en elles et nourrissent des rêves de gloire. Adolescentes comme les autres, elles évoluent dans une ville américaine anonyme, petit théâtre cruel de mésaventures oscillant entre la comédie et le drame. Non, J&K, magnifique objet pour adultes, n’est pas destiné à la jeunesse. John Pham se sert de son dessin innocent, de son trait animalier et de ses magnifiques couleurs – pop et acidulées – pour mieux nous tromper.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Semblant prendre pour modèle le Peanuts de Charles M. Schulz, il en livre, en effet, une version fantasque pleine d’humour noir. Ainsi, un bouton situé dans le dos de Jay prend vie. Baptisé “Pustule”, il aura toute son utilité quand il s’agira de voler des tacos à une fête – authentique ! Passant sans prévenir de gags ironiques à des sujets sociaux plus sensibles, cette BD constitue un monde à part, à la fois bizarre et réaliste. En guise de cadeaux, un vinyle contenant deux instrumentaux entêtants, une petite revue, des stickers ou un poster prolongent l’immersion.
J&K Atrabile, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christophe Gouveia Roberto, 144 p., 29 €
{"type":"Banniere-Basse"}