Autour d’une famille installée à la montagne, l’écrivain germano-autrichien construit un récit à l’atmoshpère glaçante.
Une grande maison nichée au sein d’un vaste décor montagnard. Le narrateur, scénariste en mal d’inspiration, s’y installe avec sa femme et leur petite fille, pour prendre des vacances d’hiver en famille et tenter de terminer un travail d’écriture. Mais rien ne va. Le couple se dispute constamment et les villageois·es lui accordent un accueil glacial.
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L’auteur du succès Les Arpenteurs du monde (Actes Sud, 2007) nous plonge d’emblée dans une angoisse diffuse sans laisser deviner où se niche le danger qui guette – sans doute aucun – les personnages. Il construit son roman alors que le narrateur rédige son scénario puis se met à tenir une sorte de journal de bord, fébrile, et les textes se superposent.
Ici et là, Kehlmann dispose quelques pièges : la route vertigineuse que l’on doit emprunter pour se rendre au village, le propriétaire du chalet mystérieusement invisible, l’épicier tout à la fois taiseux et indiscret.
Kehlmann a échafaudé un texte à la frontière de plusieurs genres littéraires
Surtout, la maison se révèle inquiétante, et la nuit, elle semble s’insinuer dans les rêves des protagonistes. Ainsi Kehlmann a échafaudé un texte à la frontière de plusieurs genres littéraires. Il puise ingénieusement dans la littérature germanique classique comme dans l’univers des sitcoms pour ficeler un roman – d’ailleurs bientôt adapté en film – qui se révèle terriblement efficace, jusqu’à la dernière page.
Tu aurais dû t’en aller (Actes Sud), traduit de l’allemand par Juliette Aubert, 96 p., 16 €
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