Françoise Nyssen est à la tête d’Actes Sud, belle maison d’édition, et a été ministre de la Culture pendant dix-sept mois. Huit mois après sa démission, elle publiera ses mémoires le 5 juin.
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Plaisir et Nécessité (Stock) est un livre étrange : l’écriture froide, neutre, lui donne l’allure d’un programme politique rétrospectif. Nyssen répète à l’envi son projet – la culture pour tous, plus d’art (et de culture, donc) dans les écoles, etc. – comme pour nous convaincre que, malgré l’affaire de ses mezzanines révélée par Le Canard enchaîné, elle était la femme de la situation.
On a l’impression qu’elle continue bizarrement à faire encore de la politique, parfois langue de bois – Emmanuel Macron est super, il adore la culture, Brigitte Macron aussi –, d’autres fois amnésique (« ce n’est pas Emmanuel Macron qui n’écoute plus les Français, ce sont les Français qui ne l’entendent plus »).
On finit par penser que seul le roman peut décidément permettre de libérer une parole intéressante sur la politique, comme Les Idéaux d’Aurélie Filippetti sorti à la rentrée dernière.
Il n’empêche que ces deux ex-ministres dénoncent un même point : la lourdeur technocratique du gouvernement, le fait que le Président ne soit entouré que par des énarques. « Les rapports avec eux sont distants, réservés, sans doute pas assez francs. »
Plaisir et Nécessité (Stock), 250 p., 20,50 €. En librairie le 5 juin
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