Racontant les débuts de la Résistance, Raphaël Meltz, Louise Moaty et Simon Roussin renouvellent le genre de la BD historique.
“J’ai répété ce que j’ai entendu. L’histoire est finie.” C’est sur ces mots que prend fin la séquence d’ouverture de Des vivants, représentant Germaine Tillion donnant en 1937 une radioconférence. Nous est ensuite racontée l’histoire vraie du réseau du musée de l’Homme, un des premiers foyers de la Résistance française à l’occupation allemande, constitué d’ethnologues, de bibliothécaires ou d’historien·nes.
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Pour bâtir le scénario, Raphaël Meltz et Louise Moaty ont pioché dans les correspondances, journaux et autres comptes rendus de procès afin d’être au plus près des faits et des paroles. Cette démarche minutieuse rend très solennels les dialogues – aucun n’a été inventé – mais offre un réalisme sec.
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Le quotidien de ces hommes et de ces femmes qui s’improvisent activistes touche d’autant plus qu’il est mis en scène par le dessinateur Simon Roussin avec une clarté qui n’empêche pas les trouvailles graphiques – voir le passage dans la prison et son utilisation du noir. Lui dont les livres sont traversés par le souffle de l’aventure maîtrise le tempo de cette reconstitution. Il laisse le récit respirer, le temps de doubles pages dans lesquelles se plonger avant d’accélérer le rythme quand l’action l’exige. Un hommage vibrant.
Des vivants de Raphaël Meltz, Louise Moaty et Simon Roussin (2024), 254 p., 29 €. En librairie le 8 octobre.
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