Les éditions du Masque ont annoncé que les traductions françaises de certaines œuvres d’Agatha Christie allaient être révisées, s’alignant ainsi sur les éditions internationales.
On va encore toucher à l’œuvre d’Agatha Christie. Après la révision de son livre Dix petits nègres, retitré Ils étaient dix en 2020 (titre modifié aux États-Unis dès 1940), les éditions françaises Le Masque ont annoncé ce lundi 17 avril s’aligner sur les révisions d’autres de ses œuvres. “Les traductions françaises de l’œuvre d’Agatha Christie font l’objet de révisions habituelles et intègrent au fil des années les corrections demandées par Agatha Christie Limited (la société qui gère l’œuvre de l’autrice, ndlr), s’alignant ainsi sur les autres éditions internationales”, précise l’éditeur membre du groupe Hachette à l’AFP.
Ces révisions visent à supprimer les termes offensants des romans d’Agatha Christie. Un comité de lecture a réécrit après examen de nombreux passages de ceux-ci fin mars, selon le quotidien britannique The Telegraph. Ainsi, dans Mort sur le Nil (1937), Mrs Allerton ne se plaindra plus d’un groupe d’enfants en se moquant de leur nez, et dans La Mystérieuse Affaire de Styles (1920), Hercule Poirot ne désignera pas un autre personnage comme “un Juif, bien sûr”.
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Des réécritures à la chaîne en Angleterre
Déjà en février 2023, la sphère littéraire française s’était indignée lorsque l’éditeur britannique des œuvres de Roald Dahl avait annoncé la révision de celles-ci, de Charlie et la Chocolaterie à Sacrées Sorcières, afin de les rendre moins offensantes. Cette fois-ci, l’éditeur français de l’auteur (Gallimard Jeunesse) n’avait pas suivi le pas.
Peu de temps après, les romans de James Bond de Ian Fleming ont subi le même sort en Angleterre. Ces nombreuses révisions posent la question de la valeur de l’œuvre originale, et de son inscription dans le temps et dans l’évolution des mœurs de nos sociétés. Doit-on aller jusqu’à censurer une œuvre pour protéger nos valeurs et déconstruire les préjugés ? Si chacun·e a son avis tranché sur la question, le débat fait toujours rage.
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