L’écrivain haïtien mêle mots et dessins d’une manière surprenante et enchanteresse.
Si BD et littérature semblent de plus en plus se rapprocher – par les adaptations ou les ambitions –, L’exil vaut le voyage ou L’Autoportrait de Paris paru il y a deux ans prouvent qu’il est encore possible d’imaginer des points de rencontre inédits. L’écrivain Dany Laferrière utilise en effet une forme très personnelle, celle du roman dessiné.
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Ici, ses illustrations colorées, dans un style naïf et brut, ne sont pas dans l’obligation de trouver leur place, réduite, autour des mots. Non, au contraire, ce sont ces derniers, écrits à la main, qui s’adaptent et se glissent entre l’évocation graphique d’un paysage, la reprise d’un fameux tableau d’Edward Hopper, un trombinoscope de la Factory de Warhol et les nombreux souvenirs de lecture. Après avoir fui, à la vingtaine, Haïti et la dictature des Duvalier, Dany Laferrière a vécu à Montréal, New York ou au Brésil, mais – c’est aussi ce qu’il raconte ici – son pays de cœur reste celui des livres.
James Baldwin, Erica Jong, Charles Bukowski… la liste des auteurs et autrices évoqué·es ici est infinie. Il est pourtant facile de se laisser entraîner par le journal poétique de Dany Laferrière, habillé de couleurs vives qui habillent de chaleur ces quatre cents pages.
L’exil vaut le voyage de Dany Laferrière (Grasset), 408 pages, 28€
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