Retour puissant sur un épisode sombre de l’histoire du Brésil.
Le Brésil deviendrait-il la nouvelle terre de la bande dessinée ? Après Wellington Srbek (l’ingénieux western Le Brigand du Sertao, avec Flavio Colin, décédé depuis) et Marcello Quintanilha (Mes chers samedis et Tungstène, qui vient de recevoir le – vrai – Fauve du polar à Angoulême), l’auteur de São Paulo Marcelo D’Salete publie un premier album en France – son troisième au Brésil. Dans Cumbe, recueil de quatre nouvelles, Marcelo D’Salete se penche sur le sombre passé de son pays, racontant les destins terribles de jeunes esclaves tentant de se révolter, de se libérer de conditions de vie atroces.
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Motifs graphiques symboliques
Alors que certains arrivent à s’enfuir et forment des communautés (“cumbes”) dans la jungle, la seule échappatoire est bien souvent la mort. Avec son trait qui oscille entre noirceur, grâce fragile et onirisme, et une utilisation de références et motifs graphiques symboliques empruntés à la culture bantoue – transmise par les esclaves –, Marcelo D’Salete dépeint avec acuité la douleur, le désespoir menant à la folie et/ou à la vengeance, mais aussi la volonté féroce de s’en sortir. Un album d’une puissance inouïe.
Cumbe (Çà et Là), traduit du portugais (Brésil) par Christine Zonzon et Marie Zéni, 176 pages, 20 €
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