En imaginant un attentat aux oscars, la romancière lie cauchemars et fantasmes, et poursuit son œuvre de dissection de la célébrité. De la bombe !
A Los Angeles, le Dolby Theater accueille la cérémonie des oscars. Organisation au millimètre : 3 000 invités, 300 cameramen, 1 800 mètres carrés de tapis rouge. Le temps d’une soirée, le temple du music-hall devient l’Olympe du 7e art. Alors, quand une bombe explose après le photocall, c’est en direct devant 30 millions de téléspectateurs. Bâtiments éventrés. Corps disloqués. Colonnes de fumée. Cris, râles et sirènes hurlantes. Bataillons de pompiers et armées de secouristes.
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A ces visions de chaos qui ont pénétré notre imaginaire collectif, Ann Scott accole celles, tellement contemporaines aussi, de nos idoles sur tapis rouge. Et dans cette scène inaugurale époustouflante, redoutable d’horreur et de précision, l’auteur de Superstars n’épargne presque personne. Meryl Streep est empalée. Brad Pitt décapité. Al Pacino démembré. Et puis soudain, plus rien. La sidération. Le deuil. La solitude des survivants.
La solitude des survivants
A la fois reportage catastrophe, hommage au cinéma et récit d’errances hollywoodiennes, ce roman d’Ann Scott fait se télescoper l’effroi et le glamour pour interroger, encore, notre rapport à la célébrité, cette mythologie moderne qui structure nos fantasmes et hante toute son œuvre. Magnétique.
Cortex (Stock), 310 pages, 19,50 €
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