Dans un quatrième roman rocambolesque, l’écrivaine américaine réfléchit aux pouvoirs de l’ailleurs et signe une quête intime sur l’identité et la féminité.
Il suffit de peu de choses pour foirer ses vacances à l’étranger. Un temps pourri, des voisins de chambres bruyants, un mauvais coup de soleil… Ou alors – ultime chienlit – se faire dérober toutes ses affaires le pied à peine posé en territoire inconnu.
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La narratrice du nouveau roman de Vendela Vida, quant à elle, va carrément cumuler les déconvenues. Forfait all inclusive de la galère. Destination trompeuse, hôtel pourri et, pour couronner le tout, le vol – évidemment – de son sac contenant son passeport, son ordinateur et son appareil photo.
Dans une Casablanca bruyante, bordélique voire hostile, la jeune touriste venue de Miami va voir son séjour tourner au cauchemar kafkaïen
Dépossédée de son identité, choquée et esseulée dans une Casablanca bruyante, bordélique voire hostile, la jeune touriste venue de Miami va voir son séjour tourner au cauchemar kafkaïen. Happée dans un vortex de péripéties absurdes, elle va successivement usurper l’identité d’une autre, être embauchée comme doublure de star sur un tournage ou se faire traquer dans le souk de Meknès.
Que cherche-t-on dans l’ailleurs ? A quoi cherche-t-on à échapper quand on s’envole ? Sous couvert d’une comédie rocambolesque qui flirte avec la Chick Lit, Vendela Vida, qui a fait ses armes littéraires dans les revues pointues comme The Paris Review ou The Believer, signe une aventure plus sombre, plus intérieure. Et son récit glisse vite vers une quête identitaire maligne qui réfléchit au féminin, à la tentation de l’effacement et au droit à la réinvention.
Les Habits du plongeur abandonnés sur le rivage de Vendela Vida (Albin Michel), traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Adèle Carasso, 256 p., 21,50 €
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