L’homme qui se souvient de tout, de Troels Donnerborg et Jesper Gaarskjaer, publié chez Premier Parallèle, commence par un constat pessimiste: “quand vous aurez terminé de lire ce livre, vous l’aurez déjà oublié. La moitié aura disparu de votre mémoire une heure plus tard. Soixante pour cent, le lendemain. Et le mois suivant, vous ne vous […]
L’homme qui se souvient de tout, de Troels Donnerborg et Jesper Gaarskjaer, publié chez Premier Parallèle, commence par un constat pessimiste: « quand vous aurez terminé de lire ce livre, vous l’aurez déjà oublié. La moitié aura disparu de votre mémoire une heure plus tard. Soixante pour cent, le lendemain. Et le mois suivant, vous ne vous souviendrez plus que d’un quart de ce qui suit ». La cause de cette perte de mémoire selon les auteurs: la technologie. Dans le livre, on apprend ainsi qu’un tiers des britanniques ne connait pas par cœur son numéro de fixe, ou que l’hippocampe est 7% plus développé chez les chauffeurs de taxi conduisant sans GPS.
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Les deux journalistes ont suivi des hommes et des femmes qui participaient aux championnats du monde annuels de la mémoire. Le gagnant est capable de restituer, dans un ordre précis, les cartes d’un jeu entier en moins de deux minutes, et celui de mille chiffres en moins d’une heure. A travers cette expérience, les auteurs ont mis en avant à quel point l’usage de la technologie « a rendu la mémoire superflue« , en comparant la faculté que possède un athlète de la mémoire de mémoriser des informations, à celle des personnes trop souvent connectées à internet.
Le constat est sans appel: « aujourd’hui, nous déléguons une grande partie de notre mémoire aux smartphones, tablettes ». Autrement dit, on ne réfléchit plus avec sa tête mais avec le net. « Si nous oublions ce que nous venons de lire sur les fenêtres ouvertes de l’écran de l’ordinateur, de l’iPad ou du smartphone, c’est que nous avons habitué notre cerveau à tout trouver – et à tout retrouver – en une seconde« . Le livre s’appuie sur une étude de chercheurs de l’université de Standford, selon laquelle le « multitasking » (l’usage de multiples d’appareils électroniques en même temps) « affaiblit notre capacité à nous concentrer et à lire avec attention« .
Avis aux passionnés du sujet : vendredi 5 juin à 17 heures, se tient un débat à la Gaîté lyrique, en compagnie d’un athlète de la mémoire et un neurologue spécialiste du problème Stéphane Epelbaum.
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