D’un trait minimaliste et pudique, l’auteur raconte une vie d’angoisses. Un dessinateur admiré par Chris Ware.
Un album de 256 pages sur les différentes pathologies dont souffre son auteur, peut paraître terriblement impudique et fastidieux. Pourtant, Chroniques cliniques de John Porcellino n’est ni l’un ni l’autre. Cet auteur – encore méconnu en France mais admiré aux USA, notamment par Chris Ware – réalise depuis plus de vingt-cinq ans des minicomics autobiographiques et maîtrise parfaitement sa technique – dessin minimaliste en noir et blanc, narration fluide et dialogues sobres.
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Dans Chroniques cliniques, il raconte avec naturel son anxiété et ses TOC socialement handicapants, ses maux terribles mais difficiles à diagnostiquer, ses passages à l’hôpital, les difficiles relations avec son entourage. Jamais il ne cherche à apitoyer et il trouve toujours des détails amusants ou des astuces graphiques poétiques pour éclaircir les situations dramatiques.
Sa grande franchise est toujours contrebalancée par sa pudeur. Son trait, simple, presque enfantin, permet de garder de la distance par rapport au propos. Une manière honnête, posée mais touchante, de dire la douleur, la souffrance et l’espoir de s’en sortir.
Chroniques cliniques de John Porcellino (L’Employé du Moi), traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Max de Radiguès et Matthias Rozes, 256 p., 22 €
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