Une série de planches soignées mariant humour vache et trait poétique dans un ensemble en forme de satire sociale.
Alors que leur bateau coule, deux hommes échappent à la noyade en se cramponnant, l’un à une bouée, l’autre à une planche. « Tenez bon, Bertin ! La croissance va venir nous sauver. »
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Représentant des hommes d’affaires lourds et imbus d’eux-mêmes ou des pauvres se félicitant de leur misère, les gags de Chères Elites, démagos mais pas trop, jouent habilement avec les caricatures.
Leur réussite vient de cette alliance parfaite entre l’humour vache de James (Dans mon open space) et le trait poétique de François Ravard. Si ce dernier privilégie les trognes, en bon héritier de Sempé, il sait mettre les formes, plutôt rondes, pour assaisonner et mieux servir le fiel du scénariste. Comme dans son récent Pas un jour sans soleil, Ravard soigne les décors et les couleurs de ses images afin d’amener la chute en douceur, ou d’en amortir le choc.
Forcément inégal, cet album acide qui butine en passant, du côté de l’art ou de l’opéra devrait ravir le public de Voutch, autre fin observateur des dysfonctionnements contemporains.
Chères Elites de Ravard & James (Fluide Glacial), 56 p., 14,50 €
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