Dans un sauna, deux types ont des comptes à régler. Un roman singulier et explosif.
Le championnat du monde de sauna se déroule chaque année en Finlande. La compétition consiste à enfermer dans une cabine surchauffée des durs à cuire le plus longtemps possible. Sa star incontestée, Niko, est un héros national à la carrure de Viking, star du X qui ne croit qu’à ce que lui dicte son corps. Quitte à flinguer celui-ci à base de vodka, de clopes et d’orgies.
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Son éternel challenger, l’ancien militaire russe Igor, est son antithèse absolue : stoïcien, sec et froid. Un combat à mort se prépare entre les deux hommes, autour desquels gravitent des personnages bukowskiens : des filles un peu paumées au cœur plus gros que leur vertu, un moine branque qui aime prêcher dans la chaleur du sauna au pic de la compétition, un lutteur turc qui se demande pourquoi il a quitté son pays pour atterrir ici.
Du trash à toutes les pages
Le nouveau roman de l’excellent Joseph Incardona, qu’on compare à juste titre à Harry Crews, est sans doute son meilleur en date. Après Derrière les panneaux, il y a des hommes, Grand Prix de littérature policière française 2015, Chaleur confirme la singularité de l’auteur suisse. Nervosité, économie des mots, humour noir, sueur et sperme, du trash à toutes les pages. Mais aussi cette capacité à porter les situations et les êtres les plus pathétiques, les plus ridicules, vers un état de grâce qui les magnifie.
Chaleur (Finitude), 160 pages, 15,50 €
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