Publié ce mercredi 17 octobre en France aux éditions Odile Jacob et dans de nombreux pays, l’ouvrage posthume du scientifique contemporain le plus célèbre, décédé en mars de cette année, réunit comme dans une anthologie les vastes questions qui lui ont longtemps tenu à cœur ou que le public lui a soumises.
Décédé le 14 mars 2018 – jour anniversaire de la naissance d’Albert Einstein – à 76 ans, Stephen Hawking a laissé derrière lui un dernier manuscrit inachevé. Enrichi pas des collègues universitaires et des membres de sa famille, l’essai publié le 17 octobre se veut une liste de réponses simples à des questionnements métaphysiques, au hasard : “Comment l’univers a-t-il commencé ? Y a-t-il de la vie intelligente ailleurs ? Peut-on prévoir l’avenir ?”
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Ni dieu ni maître
Progressivement passé d’un agnosticisme timide à un athéisme franc, le scientifique n’a jamais dissimulé ses positions quant à l’hypothétique existence d’une origine divine du monde. À l’approfondissement de ses recherches scientifiques en la matière, son parcours personnel fait aussi écho. Atteint d’une maladie qui détruit ses neurones moteurs et le condamne donc progressivement à la paralysie, il n’a alors, à l’aube de ses vingt ans et selon les médecins, que quelques années à vivre. Refusant ce destin, il continue ses travaux malgré la maladie : il révèle plus tard que s’il avait cru mourir bientôt, il n’aurait pas mené sa thèse à terme.
Dans Y a-t-il un grand architecte dans l’Univers ?, co-écrit avec Leonard Mlodinow et publié en 2011, il s’attaquait de manière centrale au problème de l’existence de Dieu. Dans Brèves réponses aux grandes questions de notre temps, sa réponse ne nécessite plus un essai entier : “Il n’y a pas de Dieu. Personne ne dirige l’univers”.
Entre passé, présent et futur
Admirateur de science-fiction, fan de l’univers de Star Trek, Stephen Hawking répond aussi de manière simple aux interrogations sur notre futur. Dans Brèves réponses aux grandes questions de notre temps, il répète sa croyance en l’existence d’extra-terrestres, et prédit leur rencontre avec les hommes comme une répétition de la réaction des conquistadors confrontés aux indiens du Nouveau Monde. Il évoque aussi l’intelligence artificielle bientôt destinée à surpasser la maîtrise des hommes.
Ces prophéties de mauvais augure n’en font pas un chantre de la dystopie. Non, nous serions selon lui prochainement capables de voyager partout dans le système solaire, mais nous saurons aussi voyager dans le temps, qui ne possède pas de règle linéaire. À la question “Comment construisons-nous le futur ?” il répond : “Rappelez-vous de regarder haut dans le ciel, et non pas à vos pieds”. Science et philosophie se répondent donc dans cet ouvrage posthume, qui répond de manière si personnelle à des questions universelles.
Stephen Hawking, Brèves réponses aux grandes questions, éditions Odile Jacob, 17 octobre 2018
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