Cinq ans après Lunar Park, le romancier culte détonne avec Suites impériales. Un pur roman noir hollywoodien que nous avons pu lire en avant-première.
On le croyait à New York, mais c’est à Los Angeles que Bret Easton Ellis s’est réinstallé depuis trois ans pour écrire la suite de son tout premier roman, Moins que zéro.
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Vingt-cinq ans après ce livre emblématique de la lost generation des eighties, qui mettait en scène le spleen cynique et la vacuité d’un groupe de jeunes Californiens largués et sous coke, Bret Easton Ellis réactive les mêmes personnages, vieillis mais toujours aussi largués, dans le Los Angeles d’aujourd’hui. Le très attendu Suites impériales (Imperial Bedrooms), dont le titre est emprunté à une chanson d’Elvis Costello, premier livre d’Ellis depuis cinq ans (son autobio fantasmée, Lunar Park, date de 2005), s’avère être un excellent cru. Ellis parvient, comme les plus grands, à surprendre encore une fois tout en restant lui-même.
Situé dans les milieux du cinéma hollywoodien contemporain, le roman peut décliner à nouveau l’enjeu de tous ses livres : l’exploitation des uns par les autres. Le narrateur, Clay, devenu scénariste, ressemble comme deux gouttes d’eau à Ellis himself – devenu lui aussi scénariste à Hollywood, entre autres de l’adaptation ciné de son recueil de nouvelles Zombies, intitulée The Informers à l’écran (2009). Même appart, même goût pour l’alcool, même mélancolie, même glam… sauf que Clay se retrouvera pris dans une affaire de prostitution et de crimes digne des meilleurs polars de James M. Cain ou de Raymond Chandler.
Car c’est bel et bien un genre qu’Ellis revisite et accommode à son style ultraviolent : Suites impériales s’impose comme un pur roman noir 100 % made in Hollywood, et rappelle aussi les meilleurs films noirs des années 40, avec femme fatale à la clé. C’est autour de l’obsession de Clay pour Rain, une blonde glacée, pute à ses heures et actrice ratée qui attend de lui un rôle dans un film minable, que s’articule tout le roman. Autour des faux-semblants et des illusions qui imprègnent toute relation humaine dans la ville de l’industrie cinématographique, Bret Easton Ellis signe son Sunset Boulevard.
Imperial Bedrooms, sortie prévue le 15 juin aux Etats-Unis et le 20 septembre en France chez Robert Laffont.
Bret Easton Ellis sera l’invité du festival America qui se déroulera du 23 au 26 septembre à Vincennes.
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