Le scénariste argentin du cinéaste Alejandro González Iñárritu revient avec un deuxième roman choral, contemporain et tragique.
C’est dans un petit bled sans intérêt de l’État de New York, à deux heures et demie de la grande ville, que Juan et Agustina ont décidé de faire escale. Quelques nuits dans un motel bas de gamme avant de rejoindre une cabane en bord de lac où il et elle pourront attendre le renouvellement de leur passeport argentin.
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Lui est un artiste contemporain démodé, elle, une actrice dont la carrière n’a jamais débuté. Peut-être parce qu’elle est née homme avant de s’assumer femme, peut-être pour des tas d’autres raisons. Dans ce bled où le couple s’est arrêté, il y a peu, voire pas du tout, de personnes trans. Alors sur son passage, Agustina suscite la curiosité et l’envie, et la fascination autant que la haine.
Choral et multiple
Scénariste oscarisé et romancier argentin, Nicolás Giacobone livre avec Boum Boum Boum un deuxième roman choral, contemporain et tragique. Déployé entre l’Argentine urbaine et l’Amérique profonde, explorant la complexité de la construction de l’identité comme la cruauté du milieu de la création contemporaine, son récit s’applique à donner corps et voix à cinq personnages impliqués dans un drame sordide, dont les ressorts restent tristement banals : misère sexuelle, transphobie, masculinité toxique.
Les victimes, les bourreaux, certain·es de leurs proches comme autant de dommages collatéraux… L’auteur déploie son piège narratif en cinq monologues, jouant des temporalités et des trajectoires intimes.
Boum Boum Boum de Nicolás Giacobone (Sonatine), traduit de l’espagnol (Argentine) par Margot Nguyen-Béraud, 288 p., 21 €. En librairie le 10 novembre.
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