L’adaptation du mythe créé par Lovecraft en un manga fascinant.
“Dans sa demeure de R’lyeh, le défunt Cthulhu attend en rêvant.” Ecrite il y a près d’un siècle, la nouvelle L’Appel de Cthulhu est la pierre fondatrice de la mythologie créée par H. P. Lovecraft, mythologie d’autant plus fascinante qu’elle navigue librement entre cauchemar et réalité. Depuis que le mangaka Gou Tanabe l’a découvert il y a quinze ans, il semble se consacrer corps et âme à cet univers sombre et putride, comme s’il cherchait, par son crayon, à chasser des démons intérieurs.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Après Les Montagnes hallucinées ou La Couleur tombée du ciel, le Japonais adapte L’Appel de Cthulhu avec la même pugnacité, réussissant ce que peu d’artistes avant lui – Alberto Breccia, Richard Corben – avaient accompli : illustrer ce qui semblait inmontrable. En noir et blanc, avec une science du contraste, Gou Tanabe éclaire ou laisse dans l’ombre, parvient à rendre effrayant et haletant l’idée folle de cités éternelles et de cultes intemporels.
Lui-même livre, en guise de tribut, des dessins fourmillants où l’œil se perd dans les détails horrifiques, comme dans une gravure de Gustave Doré pour L’Enfer de Dante. Avec sa couverture en cuir, clin d’œil de l’éditeur au Necronomicon, L’Appel de Cthulhu montre combien Tanabe reste subtil et inspiré.
L’Appel de Cthulhu (Ki-oon) de Gou Tanabe, traduit du japonais par Sylvain Chollet, 294 p., 17 €
{"type":"Banniere-Basse"}