Dans la suite de son autobiographie dessinée, l’autrice continue de revisiter son enfance avec ténacité et un humour satirique.
Dans l’un de ses premiers livres, Forever ma sœur, Florence Dupré la Tour évoquait déjà avec humour la gémellité et la force que sa sœur Bénédicte et elle en tiraient durant leur adolescence. Ce thème obsédant a infiltré certaines de ses œuvres de fiction – voir la fantasy médiévale Capucin, série justement rééditée où le héros, fils de châtelain déchu, finit par se dédoubler mystérieusement.
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C’est donc en toute logique que la dessinatrice boucle avec Jumelle son féroce cycle autobiographique entamé avec Cruelle en 2016 et poursuivi en 2020 et 2021 avec Pucelle (prix Les Inrockuptibles BD 2020).
“Inséparables” débute dans un lieu encore inédit : le ventre de la mère
Dans ce premier tome, elle revisite la période de l’enfance qu’elle a déjà retracée auparavant, mais en changeant de focus, d’angle. On retrouve ainsi des endroits récurrents – l’Argentine de la fin des années 1970 ou Nagot, la propriété-royaume près de Troyes. Mais Inséparables débute dans un lieu encore inédit : le ventre de la mère.
Avec un trait qui, comme du Sempé dévoré de l’intérieur par du Tomi Ungerer, contient avec peine, sous ses airs cartoonesques, la violence des situations, Florence Dupré la Tour raconte comment elle en est venue à se considérer comme “le mâle de la maison”. Son entreprise de déconstruction radicale tient toujours en haleine.
Jumelle – 1. Inséparables de Florence Dupré la Tour (Dargaud), 176 p., 20,50 €. En librairie le 27 janvier.
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