Une réinvention imaginative de l’œuvre de Lewis Carroll.
L’Autrichien Nicolas Mahler revisite à sa manière minimaliste l’art – très couru – de l’adaptation littéraire en BD. Mais il n’opte pas pour la facilité, malgré le choix assez classique de l’œuvre d’origine : Alice au pays des merveilles. Tout d’abord, même s’il respecte dans les grands traits l’histoire et les personnages (le lapin, le chapelier fou, etc.), il n’adapte pas qu’Alice : il mêle à son récit des éléments d’un roman non traduit de l’auteur autrichien H.C. Artmann, Frankenstein in Sussex – Alice finissant par rencontrer la créature.
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Féru de littérature, Mahler émaille sa narration de citations d’autres écrivains (Melville, Cioran, Voltaire), tissant des ponts entre eux. Nul besoin de les identifier ou de les connaître pour apprécier ce récit fantaisiste et enlevé où le non-sens carrollien transparaît non seulement dans le texte, mais aussi dans la mise en page inventive. Plutôt qu’une adaptation, une vraie réinvention qui parle aussi des peurs et des questionnements de l’enfance et célèbre le pouvoir de l’imagination.
Alice dans le Sussex (L’Association), traduit de l’allemand par Aurélie Marquer, 136 p., 24 €
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