Une belle visite en noir et blanc de Tripoli à bord d’un taxi collectif, entre fantasme et réalité.
“Quand on quitte un endroit, on devient l’étranger. Etranger d’où on part et où on arrive, étranger où on ne cesse de revenir.” L’exil imposé, les souvenirs déformés par la mémoire… Résidant à Bruxelles, le dessinateur Barrack Rima effectue dans ses BD des allers-retours entre sa vie actuelle et les pays dans lesquels il a vécu.
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Dans sa trilogie sur Beyrouth publiée par le même éditeur, il rendait hommage à sa manière à la capitale libanaise qu’il a quittée à l’âge de 20 ans. Avec Dans le taxi, il revient en pensée à Tripoli, où il est né.
La ville à qui il n’a jamais dit adieu
Si les premières pages, riches en anecdotes historiques, suggèrent un travail documentaire, les suivantes s’éloignent vite de tout réalisme. Se souvenant d’un troublant rêve d’enfant, il se livre à une évocation très personnelle et libre d’une ville à qui il n’a jamais dit adieu. Le moteur de ce voyage intérieur est ainsi une déambulation fantasmée en taxi collectif.
Il s’y met en scène, adulte, discutant avec les autres passager·ères avant que son récit prenne une tournure plus étrange et fantasque quand montent dans le taxi son père et lui-même, redevenu un petit garçon portant les chaussures de sa mère. Citant les Rubayat du poète persan Omar Khayam le temps d’une séquence érotique, une belle œuvre en noir et blanc sur l’héritage, la sexualité ou les tabous.
Dans le taxi (Alifbata), 96 p., 18 €, en librairie le 8 janvier
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