A l’occasion de la réédition collector –préfacée par son auteur– d’American Psycho, retour avec Bret Easton Ellis sur l’histoire d’un chef-d’œuvre controversé avant même sa sortie en 1991. Ou comment le serial killer Patrick Bateman bouscula la littérature américaine et changea pour toujours la vie de son créateur. A l’occasion des 30 ans des Inrocks, nous avions rencontré Bret Easton Ellis car son roman faisait partie des trente œuvres qui avaient marqué les trois décennies d’histoire de notre journal. En prime on vous offre la réédition collector d’American Psycho.
Retour en 2016 à Los Angeles.
“Vous écrivez cinq pages sur American Psycho, vraiment ?” Bret Easton Ellis semble étonné quand on lui explique ce dont il s’agit. Il rit et on remarque une légère rougeur sur ses joues. L’écrivain s’est tant fait critiquer, calomnier, insulter pour ce roman. Il se réjouit que son livre soit désormais considéré comme l’une des grandes œuvres de la littérature américaine contemporaine.
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Une gigantesque télé à écran plat
L’homme reçoit chez lui, cet appartement en haut d’un gratte-ciel de West Hollywood. Dans le living-room, une gigantesque télé à écran plat diffuse en boucle CNN, les images des attentats de Paris (nous sommes quelques jours à peine après le 13 novembre). Todd, son boyfriend, compose des chansons sur un clavier électronique.
Ellis propose quelque chose à boire, on entre dans son bureau. Pièce imposante, siège pivotant dans lequel il s’affale. Au mur, une autre télé, allumée sur la même chaîne d’info ; et dans une bibliothèque quelques livres, des classiques ainsi que les siens, dans toutes les langues. Le romancier porte son éternel jean/sweat-shirt à capuche qu’il recouvrira d’une veste quand on sortira prendre un Uber plus tard.
“Ça va faire vingt-cinq ans…”“American Psycho donc… ça va faire vingt-cinq ans…” Il doit faire des efforts pour se replonger dans sa genèse. “Je l’ai écrit complètement seul. J’ai seulement donné quelques pages à lire à mon petit ami de l’époque. Il en est ressorti choqué et m’a dit : Bret, ce truc va t’apporter de graves ennuis.”
Le golden boy idéal, beau, riche, intelligent et élégant qui se révèle aussi futile, sexiste, pervers
L’auteur explique comment cet homme, un yuppie de Wall Street, lui aurait en partie inspiré le personnage de Patrick Bateman. Le golden boy idéal, beau, riche, intelligent et élégant qui se révèle aussi futile, sexiste, pervers. Il devient peu à peu ce psychopathe et serial-killer, s’attaquant à des clochards et prostituées qu’il découpe à la hache ou autres joyeusetés du style.
Quelques mois plus tard, au printemps 1990, le correcteur du manuscrit fait part de son antipathie profonde pour l’objet à l’éditeur d’Ellis. “On a commencé à réaliser qu’on allait avoir quelques difficultés”, sourit l’auteur. Durant l’été, son éditeur reçoit des coups de fil de plusieurs responsables de la maison d’édition, offusqués par les épreuves de ce livre qui doit paraître dans quelques mois. Il tente de convaincre Ellis de renoncer aux passages les plus violents. Peine perdue.
L’éditeur américain annule la sortie
A la fin de l’été, les pages les plus hardcore du livre fuitent dans la presse. Une violence inouïe, macabre et sadique y est décrite avec une précision insoutenable. Dans la scène qui choqua sans doute le plus, notre héros-beau-gosse-psychopathe ouvre le vagin d’une de ses victimes et y introduit un tube en plastique dans lequel il glisse un rat. Il observe ensuite l’animal dévorer la femme de l’intérieur…
Orchestrée par ceux qui, chez Simon & Schuster, sont opposés à la sortie du livre, cette campagne de presse porte ses fruits. En novembre, la maison d’édition annonce qu’elle annule la sortie du livre et renonce aux 300000 dollars d’avance accordés à l’auteur. “Ce fut un choc, pâlit le romancier. Le livre avait déjà été imprimé. Je pensais sincèrement qu’on pourrait arriver à un accord. Je leur expliquais qu’il s’agissait d’un projet expérimental, que je me préparais déjà à écrire des romans plus conventionnels pour cette maison d’édition par la suite, et que c’était le moment de m’amuser un peu.” Il tient à préciser que ce n’est pas son éditeur, mais le pdg du groupe possesseur de Simon & Schuster, Martin S. Davis, qui prit la décision.
Une saga qui tint le monde littéraire en haleine pendant plus d’un an
Olivier Cohen, patron des Editions de l’Olivier, se souvient bien de cette saga qui tint le monde littéraire en haleine pendant plus d’un an. L’éditeur français évoque une version légèrement différente de l’affaire : “Il était de notoriété publique que Richard Snyder, le patron de Simon & Schuster, était inculte. Il ne lisait jamais les livres qu’il publiait, préférant confier ce rôle à sa femme. Horrifiée par le roman d’Ellis, celle-ci aurait menacé son mari de divorcer s’il n’y renonçait pas.”
Le jour même de l’annonce de son annulation, le roman est racheté par Knopf, et le manuscrit confié à un ami de longue date de l’écrivain, Gary Fisketjon. La fin du calvaire, se dit l’auteur, loin de se douter que ce n’est qu’un début. “Gary n’aimait pas le livre. Il m’écrivait des lettres passionnées me suppliant de couper les passages violents, m’expliquant que c’était de mauvais goût, que j’en aurais honte plus tard…” De nouveau, Ellis ne lâche rien. Cohen se remémore une discussion avec un Fisketjon au bout du rouleau : son auteur avait rejeté pratiquement toutes ses suggestions de correction.
Interdit à la vente aux mineurs en AustralieAmerican Psycho sort enfin, en version poche (paperback), l’éditeur lui refusant les honneurs du hardback. Immédiatement, le livre provoque un mouvement de panique qui se propage vite de New York à l’ensemble du pays. Banni par 70 % des libraires en Amérique, il est interdit à la vente aux mineurs en Australie, qui exige qu’il soit entouré d’une enveloppe en plastique prévenant de son contenu, comme certains magazines porno. Même sort en Nouvelle-Zélande et en Allemagne, où il est considéré “dangereux pour les mineurs”.
“On l’aimait ou on le détestait, le plus souvent sans l’avoir lu” Dennis Cooper
“Comme William S. Burroughs avec Le Festin nu, American Psycho était entouré d’un parfum de scandale avant même sa sortie, se souvient Dennis Cooper. On l’aimait ou on le détestait, le plus souvent sans l’avoir lu.” L’écrivain américain installé à Paris, dont l’œuvre, parfois décrite comme “queercore”, s’inscrit dans la lignée de Sade ou Guyotat, est un peu le frère jumeau d’Ellis, en plus expérimental et moins connu.
Sorti par hasard deux mois après American Psycho, son roman Frisk met en scène des prostitués masculins subissant toutes sortes de supplices. Les deux écrivains sont bientôt mis dans le même panier, décriés comme dépravés, dangers pour la nation. Ils reçoivent l’un après l’autre des menaces de mort d’activistes LGBT qui dénoncent ces “représentations inadmissibles d’homosexuels”. Ellis doit faire appel à un garde du corps.
Une cabale sans exception“L’Amérique vivait une période très réactionnaire, rappelle-t-il. C’était l’heure de gloire de George H. W. Bush, de ce qu’on a appelé les ‘culture wars’. Tout ce qui était considéré comme ‘autre’, ‘différent’, tout ce qui remettait en cause le statu quo était attaqué.” Il cite les campagnes de diffamation contre Madonna, contre l’artiste gay Robert Mapplethorpe. Et le politiquement correct de certains activistes gays, “tout aussi fanatiques”.
“Une femme, dans une librairie Barnes & Noble, qui avait recouvert mes livres de sang” Bret Easton Ellis
American Psycho est aussi attaqué par des figures du féminisme. La très respectée National Organization for Women appelle au boycott du livre. Elle imprime des stickers “No Knopf 91” contre la maison d’édition et ouvre une ligne téléphonique qui diffuse les passages les plus crus du roman. Toujours sidéré par ces épisodes, Bret Easton Ellis les commente d’un hochement de tête. Il évoque “cette femme, dans une librairie Barnes & Noble, qui avait recouvert mes livres de sang”. Confirme que “personne ne s’est exprimé, publiquement, en ma faveur”, malgré quelques coups de fil “rares” et “soutiens discrets” d’amis proches.
Une cabale sans exception, la presse prenant le relais. Du New Yorker au Washington Post, les grands critiques s’offusquent : style plat, nihilisme de l’auteur. Les plus réactionnaires s’effrayent des “méfaits d’une œuvre dangereuse sur les mœurs des jeunes Américains”. Seul le Los Angeles Times publie une critique positive du roman. Immédiatement, 15 000 lecteurs se désabonnent.
Les éditeurs français frileux
En France, la situation est encore plus surprenante. Les grands éditeurs décident de passer la main, renonçant à publier le roman. C’est finalement l’improbable (et excellent) Gérard-Julien Salvy qui en hérite. Sa petite maison d’édition achète les droits “pour une somme modique”, accorde ce dernier. Un premier tirage à 5000 exemplaires en 1992, une réimpression dans la semaine qui suit. Plus de 30000 ventes au total, sur un an, avant que le livre ne soit racheté par le Seuil pour une version poche.
L’éditeur ne s’explique toujours pas la frilosité de ses confrères : “Une décision totalement incompréhensible, surtout de la part de Christian Bourgois qui avait publié ses deux premiers livres.” Olivier Cohen confie pour sa part ses regrets. “J’ai manqué d’audace”, juge l’éditeur, précisant toutefois qu’il a longtemps hésité. Mais il publiait déjà Jay McInerney, le “frère ennemi” de Bret Easton Ellis, ce qui compliquait les choses.
”Avec Ellis, on était dans une esthétique pop, populaire, radicalement nouvelle. Du jamais lu.” Olivier Cohen, éditeur
Comment expliquer qu’un pays ayant donné naissance à Sade, Bataille et Lautréamont ait pu passer à côté d’American Psycho ? “En France, on apprécie les auteurs transgressifs quand une validation intellectuelle va avec un appareil critique, théorique, explique Cohen. Avec Ellis, on était dans une esthétique pop, populaire, radicalement nouvelle. Du jamais lu.”
Si Bret Easton Ellis a bien lu Sade, Burroughs, Lautréamont, les auteurs “transgressifs” auxquels on a tendance à le rattacher, ses références sont bien plus mainstream. Romans populaires, d’espionnage, Stephen King, Raymond Carver, des classiques comme Hemingway. Et puis le nouveau journalisme, “pour sa capacité à décrire les choses avec précision”.
“Pourquoi n’y a-t-il pas d’histoire ? Pourquoi des scènes de meurtre aussi détaillées ?” un éditeur
Il allume une autre cigarette, se replonge dans ses souvenirs. “En 1986, j’avais vendu American Psycho à mon éditeur en une phrase : ‘C’est l’histoire d’un serial-killer à Manhattan, un livre sur les excès de Wall Street’. Ça lui avait suffi. En 1991, le manuscrit en main, ils m’ont demandé : ‘Où est le détective ? Pourquoi le bad guy ne se fait-il pas prendre ? Pourquoi n’y a-t-il pas d’histoire ? Pourquoi des scènes de meurtre aussi détaillées ?”
L’écrivain ne s’est jamais intéressé à l’intrigue dans un roman. Il aime coller au plus près du quotidien, ce qu’il y a de plus trivial. “Pour American Psycho, j’ai travaillé à rendre la narration plate, répétitive. J’aimais le rythme que cela créait.” Ennui, monotonie des dîners chic auxquels se rend Bateman avec leurs conversations superficielles.
Fausses pistes d’interprétation
Grand admirateur, Philippe Djian cite les dialogues magnifiques d’Ellis, “parfaitement réalistes, souvent sans intérêt, comme dans la vie réelle. Je peux vous assurer que ça demande beaucoup de boulot d’arriver à ce style neutre, s’enthousiasme le romancier français. C’est ce qui est explosif dans American Psycho, cette capacité à mettre le lecteur dans la peau du psychopathe, cette aptitude qu’a l’écrivain à rendre son personnage presque sympathique par certains aspects, même après qu’il a décapité l’une de ses victimes.”
Ellis évoque “ce nombre incalculable d’hommes que je rencontre, depuis vingt-cinq ans, et qui viennent me dire, souvent après quelques verres : je suis Patrick Bateman ! C’est moi que vous décrivez dans cette histoire.” Jusque récemment, il parlait peu de son livre le plus connu. Une pudeur qui s’explique d’abord par l’hystérie collective des débuts. Ces talk-shows qui voulaient l’inviter avec des questions type “Etes-vous misogyne ?”. Il préféra décliner.
“‘American Psycho’ est en fait mon livre le plus personnel” Bret Easton Ellis
Puis il s’est mis à lancer des fausses pistes d’interprétation. Dans Lunar Park, autofiction qui revient sur sa période American Psycho, il explique s’être inspiré de son père pour imaginer son personnage principal. Aujourd’hui, il le dit sans détour : c’est bien ses propres fantasmes, “ces pensées dont je ne suis pas fier”, qu’il a couchés sur le papier. “Je me suis longtemps caché derrière cette étiquette de la satire sociale, comme si j’avais écrit un essai contre le système. C’est en fait mon livre le plus personnel. J’y ai mis toute ma frustration, ma rage, mon angoisse à l’idée de devenir adulte.”Une dimension politique authentique
Quand il se lance dans l’écriture, Ellis a une vingtaine d’années. Sa vie de riche New-Yorkais désabusé ressemble (trop) à celle de Patrick Bateman. La romancer ainsi, sous les traits d’un tueur en série, l’a “complètement libéré. J’ai réalisé que je ne pourrais jamais convenir à ce qu’on attendait de moi – ce modèle de l’homme superpuissant, viril et riche, comme une obligation morale.”Yuppies = psychopathes
La dimension politique du livre n’en est que plus forte, authentique. Avec son autofiction avant l’heure, Ellis a tendu à l’Amérique des années Bush un miroir effrayant. Car c’est bien de Wall Street qu’il s’agit, de ces banquiers avec lesquels il traînait alors. Il raconte ce dîner dans un de ces restaurants ridiculement chers, type Dorsia, qu’il décrit si bien dans son roman. “Nous étions dix autour de la table. Tout d’un coup, je me suis dit : il y a sans doute un psychopathe parmi nous. Peut-être même deux. Car ils sont tous fous. J’en étais convaincu.”
Dans le monde irréel de ces yuppies ultrariches, filles, costumes Armani et voitures se consomment comme des produits, jusqu’à en perdre la tête. Telle est la charge anticapitaliste d’American Psycho. Tout à coup, le businessman, l’idéal de l’Amérique, se transforme en tueur en série. C’est l’essence même de son travail, ses valeurs, qui font de lui un psychopathe.
Son héros dissèque chaque individu, l’apparence, le style vestimentaire, comme le ferait un magazine de mode
Ellis fait des phrases comme : “Courtney porte une veste en laine et un gilet, un T-shirt en jersey de laine et un pantalon de gabardine Bill Blass, des boucles d’oreilles Gerard E. Yosca en cristal, émail et plaqué or, et des ballerines d’Orsay Manolo Blahnik en satin de soie.” Son héros dissèque chaque individu, l’apparence, le style vestimentaire, comme le ferait un magazine de mode. Le monde se réduit à l’énumération de marques de fringue, les êtres humains à des logos.
Sauf que Bateman est, aux yeux de ses confrères, l’incarnation même de l’élégance et ils craignent autant qu’ils admirent son jugement. Malgré sa monstruosité, il reste un esthète, tout comme l’écrivain qui l’imagine. Ellis redonne ainsi à “l’art pour l’art”, au dandysme ses lettres de noblesse, tout en dénonçant le consumérisme et le décervelage de l’époque. Génie littéraire, autant que politique, qui bouleversera tant de vies. De Norman Mailer à Irvine Welsh en passant par Frédéric Beigbeder, certains ont écrit qu’ils ne s’en sont jamais remis.
American Psycho au cinéma
Après, il y eut la postérité. Le film d’abord, sorti en 2000. L’un des producteurs, Chris Hanley, revient sur la genèse du projet. “J’étais à Cannes. Tout le monde parlait de ce bouquin. J’étais au bord d’une piscine avec Vincent Gallo. J’ai pris une page au hasard et je me suis mis à lire à voix haute. C’était le passage où Bateman défonce la tête de quelqu’un avec une hache. Tout le monde s’est arrêté pour m’écouter. J’ai immédiatement appelé l’agent pour acheter les droits.”
Comme c’est souvent le cas, l’auteur du roman reste poli mais assez distant vis-à-vis de son adaptation au cinéma. “Ce n’est pas la même chose que mon livre, résume-t-il, mais c’est plutôt réussi.” L’intelligence des producteurs fut de trouver Mary Harron, réalisatrice talentueuse, pour s’y confronter. A tel point que le magazine Dazed & Confused titra, dans un retournement de situation inespéré : “American Psycho, un film féministe”.
Le producteur évoque un bénéfice de 75 millions de dollars depuis la sortie DVD
Le tournage du film faillit pourtant capoter après qu’un tueur en série a clamé lors de son procès que le roman d’Ellis était sa bible… Hanley évoque ces restaurants refusant d’accueillir le tournage, ces acteurs se retirant du projet. Engrangeant peu d’entrées à sa sortie, le film est aujourd’hui presque aussi mythique que le roman. Le producteur évoque un bénéfice de 75 millions de dollars depuis la sortie DVD. Il lança aussi la carrière de Christian Bale, inoubliable en Bateman. Outre un American Psycho 2 raté, qui n’a en commun avec l’œuvre originale que le titre, une version “comédie musicale”, avec Benjamin Walker, a été lancée à Londres en 2013. Elle ouvrira à Broadway ce 24 mars.
Donald Trump l’idoleAmerican Psycho est le livre culte par excellence. Zeitgeist incontestable, avec Fight Club, des années 1990. Sa capacité à saisir son époque s’est doublée d’une aptitude à anticiper la nôtre. Visionnaire, Ellis avait expliqué vingt ans avant la crise des subprimes cette part d’irrationalité et de folie totale des banquiers de Wall Street – 2008 et Bernard Madoff en furent l’illustration.
Le psychopathe et ses acolytes – ces 1 % d’hommes d’affaires qui méprisent le reste de la planète – sont plus puissants que jamais
Comme Le Portrait de Dorian Gray, l’histoire de Patrick Bateman reste d’une impertinente jeunesse. Un quart de siècle après, le héros psychopathe n’a pas pris une ride. Lui et ses acolytes – ces 1 % d’hommes d’affaires qui méprisent le reste de la planète – sont plus puissants que jamais.
En 1991, Bateman a une idole, un homme auquel il s’identifie et dont il copie les moindres faits et gestes. Ce jeune businessman, qui a son propre talk-show et s’est fait construire un gratte-ciel à Manhattan, s’appelle Donald Trump. Son nom revient sans cesse dans le roman, comme une obsession. Vingt-cinq ans plus tard, la popularité du candidat républicain à la présidentielle rappelle qu’il existe peut-être, ici ou là, des milliers de Patrick Bateman en puissance.
American Psycho – Collection Pavillons, Editions Robert Laffont
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