Une épopée samouraï, le retour sur une vie qui se termine et l’arcade comme en 2000 : c’est notre sélection vidéoludique de la semaine.
Trek to Yomi nous plonge dans un monde vibrant inspiré du cinéma d’Akira Kurosawa alors que l’émouvant Arise: A Simple Story retient les leçons de Journey et que le vieux jeu d’action Ganryu gagne une suite inattendue.
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Trek to Yomi
Leonard Menchiari ne fait rien comme tout le monde. Après la simulation d’émeute (Riot: Civil Unrest) et la remasterisation d’un jeu du passé n’ayant en fait jamais existé (The Eternal Case), la nouvelle création du développeur italien reproduit avec un soin ahurissant l’atmosphère du cinéma de genre japonais des années 1950-1960. Pendant monochrome et brumeux de Ghost of Tsushima, Trek to Yomi nous transporte de forêts hantées en villages dévastés dans un style qui emprunte autant à l’aventure cinématique vue de côté (d’Another World à Inside) qu’au jeu de combat à l’arme blanche. On pourra regretter que sa palette ludique soit plus limitée que sa puissance émotionnelle – et, par exemple, de ne rien pouvoir faire d’autre que combattre les méchants quand une victime implore notre aide. Mais l’expérience est fascinante.
Sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S et Windows, Leonard Menchiari/Flying Wild Hog/Devolver Digital, environ 20 €.
Arise: A Simple Story
On ne compte plus les héritiers de Journey. Mais si Arise doit beaucoup à l’œuvre ensablée de Jenova Chen, il complète sa recette d’une dose de plateforme à énigmes via la possibilité de modifier l’environnement en faisant avancer ou reculer le temps. En écho à ce que traverse le héros : il meurt et revisite sa vie. Plus que de revenir vers le passé, le véritable enjeu est ici de suspendre l’écoulement du temps pour isoler des instants, des souvenirs. La prouesse des Barcelonais de Piccolo Studio est de faire que ce principe vaille autant pour le jeu proprement dit que pour son récit et que la quête soit à la fois sentimentale et ludique. Tout aussi admirable est leur façon de marier le littéral et le métaphorique ou de s’approprier le jeu de survie pour le réduire à l’essentiel – fuir le froid, suivre la lumière bleue dans la nuit. Quand un titre offre des moments si beaux, qu’importe qu’il ne soit totalement abouti ?
Sur Switch, Piccolo Studio/Untold Tales, environ 20€. Egalement disponible sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S et Windows.
Ganryu 2
On s’enthousiasmait il y a peu pour Andro Dunos II, suite tardive mais superbe d’un shoot’em up de la Neo-Geo. La démarche est la même pour Ganryu 2, conçu par les Français de Storybird et qui reprend les choses là où elles avaient été laissées en 1999. L’affaire est malheureusement un peu gâchée par la difficulté de ce jeu d’action. Pas de malentendu : le problème n’est pas son exigence mais la présence de pièges impossibles à anticiper (d’où la nécessité de mémoriser ses niveaux) cumulée à l’impossibilité de repartir après un game over (comme c’est traditionnellement le cas en arcade). Sévère mais pas très juste, en somme. Grâce notamment à sa bande son, l’ambiance est pourtant bien là.
Sur Switch, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S et Windows, Storybird Studio/Just For Games, environ 15 €.
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