Le nouveau jeu du studio montpelliérain Splashteam nous confie le destin d’un héros miniature explorant une maison beaucoup trop grande pour lui.
Ouvrir la porte du frigo. Prendre un yaourt et une plaquette de beurre. Ajouter la farine, la levure, le sucre et les œufs. Mettre le gâteau au four. C’est prêt ! La grande épopée de cette rentrée est arrivée. Bientôt, on quittera la cuisine pour aller sur le palier ou dans la salle de bain. Rien de plus ordinaire, apparemment. Tinykin pourrait pourtant bien être le jeu le plus dépaysant du moment.
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Il faut dire que, s’il nous ressemble, son sémillant héros venu de l’espace ne mesure que quelques centimètres et que, pour lui, l’ascension du moindre meuble est une opération qui exige beaucoup d’efforts et de préparation. D’autant que, si parvenu au sommet d’une bibliothèque, il devait faire un faux pas, sa chute pourrait bien être fatale. Ou, au mieux, l’obligerait à tout recommencer. Heureusement, dans sa folle odyssée, notre ami peut compter sur l’aide d’étranges créatures aux dons multiples (il y a celles qui font exploser les obstacles, celles qui portent des objets, celles qui se transforment en pont…), qu’il découvre sur son chemin et qui ne tardent pas à former une petite troupe le suivant pas à pas et l’acclamant régulièrement – c’est toujours bon pour le moral.
Skate-savonnette
Vous avez dit Pikmin ? Il y a de ça. Mais l’œuvre du studio montpelliérain Splashteam mise plus franchement sur l’escalade et les sauts en complément de l’exploration pour se rapprocher d’un autre jeu fameux de Nintendo : Super Mario Sunshine. Plus encore que dans le fait de remplir les objectifs que nous assigne l’étrange peuple d’insectes (fourmis, mantes, punaises, bousiers…) ayant pris possession des lieux, le plaisir naît de la conquête progressive d’un espace à la verticalité d’abord intimidante, mais dont on travaille à relier les différentes zones. Ici, une corde permet d’atteindre plus vite le haut du piano. Là, un fil tendu à travers la salle de jeu/parc d’attraction accueille notre skate-savonnette lancé à pleine vitesse. Tant de trésors cachés, d’événements à provoquer…
Changement d’échelle
En s’appuyant sur le principe de la miniaturisation et du changement d’échelle dans le sillage d’une poignée d’autres jeux (Metamorphosis, Chibi-Robo, Zelda : The Minish Cap…), mais aussi du cinéma (de L’Homme qui rétrécit à Chérie, j’ai rétréci les gosses en passant par Alice au pays des merveilles), Tinykin enchante et fait un peu frissonner. Évidemment, il y a un secret, que l’on découvrira au terme de son récit de science-fiction et sur lequel il vaut mieux ne rien dire ici. Mais, plus profondément, la vérité emballante du jeu est dans sa manière de faire naître et se développer un monde riche et vibrant à partir de ce qui, ailleurs, relèverait du quotidien le plus banal. Cette faculté à transformer en quelque chose d’infiniment plus mystérieux et excitant une plante verte ou un escalier, un lavabo ou quelques appareils ménagers, pourrait bien être celle de l’enfant rêveur et solitaire qui, sans quitter la maison, s’invente des aventures et des amis imaginaires. C’est ce regard créateur de possibles que nous restitue Tinykin avec une belle générosité. On en reste tout chamboulé.
Tinykin (Splashteam/TinyBuild), sur Switch, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S et Windows, de 20 à 25€
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