Une série de meurtres au XVIIIe siècle, de la sculpture de villes et un grand jeu de rôle : c’est notre sélection vidéoludique de la semaine.
The Case of the Golden Idol renouvelle avec audace le jeu d’enquête alors que Townscaper prend une nouvelle dimension en réalité virtuelle. Quant à NierR : Automata, il arrive sur la Switch.
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The Case of the Golden Idol
Mettre des mots sur les choses, des noms sur les visages, identifier les faits et les relier entre eux pour comprendre ce qui a eu lieu : telle est notre tâche, exigeante mais gratifiante, dans The Case of the Golden Idol, génial jeu de réflexion conçu par deux frères lettons, Andrejs et Ernests Kļaviņš. Proche dans l’esprit de Return of the Obra Dinn, l’enquête nous confronte à une série de meurtres dans l’Angleterre du XVIIIe siècle représentée sous forme d’instants suspendus.
Entre aventure point & click, analyse picturale et puzzle game pointu, l’affaire n’est pas que cérébrale mais tient aussi du grand voyage immobile à la poursuite du romanesque. On se creuse la tête, on tente des hypothèses et on revient en arrière en espérant faire enfin cracher leur vérité à ces images presque arrêtées (presque : cruel, le temps oscille encore un peu autour de la fraction de seconde fatale). Peu à peu, ladite vérité se dévoilera dans toutes ses dimensions (familiales, politiques, sociales et peut-être magiques). On n’avait jamais ressenti un tel plaisir à compléter des trombinoscopes et remplir des phrases à trous.
Sur Windows, Color Gray Games/Playstack, environ 18 €. Textes en anglais.
Townscaper VR
Le jeu de construction de villes Townscaper sort transfiguré de son passage en réalité virtuelle. Désormais, ce n’est plus une image qui se développe devant nos yeux mais une maquette qui nous entoure, que l’on saisit et déplace à volonté en l’observant sous tous les angles.
Avec la possibilité d’utiliser simultanément nos deux mains pour modeler les cités colorées qui jaillissent de l’eau, l’expérience flirte avec la sculpture pour un effet euphorisant qui doit beaucoup à la clarté de l’interface et à la réactivité du système de construction de cet héritier zen et néanmoins obsédant de Sim City. Déjà épatant sur consoles et PC, Townscaper est devenu encore meilleur.
Sur Meta Quest 2 et Pico, Oskar Stålberg/Raw Fury, environ 10 €.
NieR: Automata – The End of YoRHa Edition
Éblouissant jeu de rôle sentimental et philosophique doublé d’une anthologie secrète de l’action vidéoludique, NieR: Automata gagne une version Switch inespérée cinq ans après son arrivée sur PlayStation et PC et ne souffrant pas trop sur le plan technique des limites de la console hybride.
Une adaptation, aussi, qui ressemble à un signe des temps : d’exclusivités provisoires en portages mobiles, PC ou VR assortis parfois d’une ribambelle de DLC, le jeu vidéo s’éloigne du modèle de la sortie événementielle unique au profit d’une vie commerciale à étapes multiples et d’un dégradé de versions plus ou moins riches et abouties. Celle-ci, qui mise sur l’accessibilité et la miniaturisation, est très réussie.
Sur Switch, Platinum Games/Square Enix, environ 40 €.
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