Cette sortie finlandaise au succès mérité nous renvoie aux années 1980 et fait rayonner le gameplay cyclique au-delà de la scène indé.
Une fois de plus, le vaisseau de Selene s’écrase sur la planète Atropos. Une fois de plus, la jeune femme s’extrait de l’habitacle et part explorer les alentours. Mais quelque chose l’agrippe soudain et la soulève du sol. Elle meurt. Alors, une fois de plus, le vaisseau de Selene s’écrase sur la planète Atropos et, tant bien que mal, une fois de plus la jeune femme s’extrait de l’habitacle.
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Succès de saison et première exclusivité PS5 de l’année, Returnal n’est pas qu’un (excellent) jeu d’action conçu par le studio finlandais Housemarque (Resogun, Nex Machina) sous l’influence fructueuse de Metroid Prime.
Toujours plus loin
C’est aussi, après le triomphe d’Hades l’an dernier et les sorties, au cours des derniers mois, de titres aussi marquants que Loop Hero, Spelunky 2 ou ScourgeBringer sans remonter à Dead Cells ou The Binding of Isaac, une nouvelle étape déterminante dans l’essor d’un genre singulier : le rogue-like. Un genre ou, plutôt, une façon de concevoir l’expérience vidéoludique qui peut s’exprimer dans bien des registres différents.
Au commencement était Rogue, jeu de rôle de 1980 qui possédait deux particularités : des niveaux générés aléatoirement par l’ordinateur et, donc, jamais identiques et un système de “mort permanente” qui obligeait à tout recommencer à chaque partie.
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Aujourd’hui, la formule a évolué et, dans les rogue-like modernes, il est généralement possible de conserver certains éléments d’une tentative à la suivante, des capacités, savoir-faire ou connaissances qui vont nous aider à pousser toujours plus loin nos tentatives.
Miroir troublant
Le jeu, alors, se vit moins comme une affaire linéaire que comme une suite de “cycles” dont le principe même est intégré au récit dans Returnal et qui peuvent aussi bien se vivre comme une malédiction (façon Un jour sans fin) que comme la promesse d’un plaisir sans cesse répété à travers la mise en application ultime du concept de “boucle de gameplay” sur lequel s’appuient bien des développeurs.
Depuis longtemps en vogue sur la scène indé, le rogue-like s’installe plus que jamais dans le jeu mainstream avec le superbe et entêtant Returnal, dont l’héroïne s’étonne de trouver sur sa route des indices montrant qu’elle est déjà passée par là. Des traces de ses succès, de ses faux pas, de ses “parties” d’avant. C’est alors comme un miroir troublant qui se tend vers celui ou celle qui la contrôle de l’autre côté de l’écran.
Returnal (Housemarque/Sony), sur PS5
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