Le lien entre le jeu vidéo et le flipper a toujours été étroit et se voit aujourd’hui revitalisé par un studio hongrois entre plateaux vintage et créations originales.
Retour vers le futur, DOOM ou Snoopy ? Un classique comme La Famille Addams, créé par Williams/Bally en 1992, ou un nouveau plateau élaboré chez Zen Studios ? Le choix est vaste dans Pinball FX, nouveau jeu de flipper d’un éditeur expert en la matière, officiellement lancé en fmars après un peu moins d’une année de commercialisation en “accès anticipé”, c’est-à-dire dans une version encore en chantier.
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Depuis plus de quinze ans, les Hongrois de Zen peaufinent leur affaire, accumulant les licences pour leurs propres tables de jeu, de Star Wars aux films d’animation DreamWorks, tout en négociant les droits de (vrais) flippers historiques. Pinball FX, qui succède curieusement à Pinball FX3, se distingue par de nouvelles fonctions et des avancées techniques mais, aussi, par son modèle économique.
Une union libre depuis la fin des années 1970
Désormais, en plus d’acheter ses plateaux préférés, il est en effet possible, comme par exemple pour Just Dance, de souscrire un abonnement d’un mois ou d’un an donnant accès à la collection complète.
Entre le jeu vidéo et le flipper, l’histoire d’amour ne date pas d’hier. Depuis la fin des années 1970, rares sont les consoles qui n’ont pas eu droit à leur simulation de billard électrique. Sur ordinateur, Macadam Bumper et Pinball Construction Set permettaient même dès la décennie suivante aux joueur·ses de concevoir leurs propres tables. Depuis, Sonic, Kirby ou Mario se sont changés en boules alors que, chez les indés, Yoku’s Island Express, Creature in the Well ou The Pinball Wizard ont réussi la greffe d’une interface de flipper sur des jeux d’action, de rôle ou de plateforme.
Mais pourquoi le jeu vidéo tient-il tant à singer son vieux rival des salles d’arcade qui, en termes d’interactions comme de mise en scène, semble comparativement si limité ? Pinball FX apporte des éléments de réponse avec ses plateaux plus vrais que nature, ses lumières clignotantes, ses cliquetis et ses chocs.
“Construire l’arcade de nos rêves”
Là où le flipper est une machine fantasmatique destinée à nous faire décoller loin du café où il est installé, le jeu vidéo de flipper offre un voyage dans l’autre sens : des univers synthétiques vers le réel, la mécanique, le monde matériel. Plus encore qu’un supplément d’âme, c’est un supplément de corps qu’il apporte au médium vidéoludique, presser les gâchettes de la manette ou les touches du clavier pour renvoyer la bille se révélant une expérience éminemment physique – et on ne parle même pas de l’effet produit par les jeux de flipper en réalité virtuelle.
Mais il n’y a pas que le plateau, les rampes ou les bumpers : il y a aussi le lieu où prend place cette belle affaire, Pinball FX nous invitant à “construire l’arcade de nos rêves”, là où les premières simulations du genre installaient leurs adeptes directement face au territoire abstrait de la boule de flipper. C’est peut-être là le fond du projet : ne pas recréer que le jeu mais aussi le trajet jusqu’à lui et souligner ainsi comment, y compris littéralement, un flipper peut (pouvait ?) meubler l’espace et le temps. Seul le rituel d’introduction de la pièce de monnaie manque encore vraiment.
Pinball FX (Zen Studios), sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S et Windows. Sortie le 31 mars.
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