Une aventure mémorielle, un conte cruel et un beau livre sur la Game Boy : c’est notre sélection vidéoludique de la semaine.
Re:Call nous fait manipuler les souvenirs de son héros, Children of Silentown rend le point & click mélancolique et La Game Boy en 350 jeux célèbre les pochettes de la console pionnière.
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Re:Call
Nouvelle création du développeur argentin Matias Schmied (Evan’s Remains), Re:Call nous entraîne à l’improbable intersection d’Earthbound, d’Hotline Miami et du visual novel, mais peut aussi se voir comme un puzzle game sur la mémoire. Le principe : son protagoniste est interrogé sur les événements auxquels il a été mêlé, dont la représentation se forme en fonction de ses réponses. Était-il seul ou accompagné ? A-t-il entendu un, deux ou trois coups de feu (ce qui déterminera le nombre de balles restant dans l’arme du criminel) ?
On se retrouve alors plongé⋅e dans des boucles temporelles façon Un jour sans fin, dont on ne sortira qu’après avoir remanié le réel de la manière la plus favorable à notre héros. Si l’exécution souffre de quelques maladresses, le concept génial de Re:Call en fait une expérience très recommandée. On notera aussi les intéressants patronymes de ses protagonistes : Bruno Gallagher, Henrietta Albarn, Gioeli De La Soul, Dominik NewOrder…
Sur Switch, Xbox et Windows, Maitan69/Whitethorn Games, environ 17 €.
Children of Silentown
C’est un village dont il ne vaut mieux pas sortir, surtout la nuit, quand des hurlements se font entendre dans les bois avoisinants. À l’intérieur, la vie est pourtant presque normale pour Lucy et les autres enfants dont les grands yeux sans pupilles leur donnent de faux airs d’habitants du Village des damnés. Mais il y a une ombre, toujours, une menace qui pèse sur cette petite communauté et une tristesse persistante bien entretenue par le piano mélancolique de Children of Silentown.
Reprenant assez classiquement la grammaire des aventures point & click, le jeu y ajoute quelques jolies trouvailles comme ces chansons magiques permettant par exemple de lire les pensées des gens. Lorsque certaines énigmes menacent de nous “sortir” de son troublant récit, on regrette un peu l’absence d’un système d’indices comparable à celui de Return to Monkey Island, mais cela ne suffit pas à gâcher ce beau conte subtil et cruel.
Sur Switch, PS4/PS5, Xbox et Windows, Elf Games/Luna2 Studio/Daedalic Entertainment, environ 20 €.
La Game Boy en 350 jeux
Pour une histoire détaillée de la Game Boy, il y avait déjà la somme de Florent Gorges (L’Histoire de Nintendo, Volume 4) et pour une recension exhaustive de ses jeux, La Bible Game Boy chez Pix’n Love. Le projet de La Game Boy en 350 jeux est d’un autre type : il s’agit d’un voyage à travers l’esthétique des boîtes de jeu, un “art” en voie de disparition avec le passage au dématérialisé. Ou comment, en une image chargée ou dépouillée, venue d’ailleurs (cinéma, BD…) ou créée pour l’occasion, tout un monde commençait à exister avant même que la petite cartouche n’ait été insérée dans la console primitive dont des captures d’écran voisinent avec ces représentations idéalisées. Le résultat est un bien beau livre puissamment évocateur.
Third Editions, 376 pages, 39,90 €.
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