Elle tient dans la main, se veut alternative et se distingue par une manivelle multifonction. Tout en ouvrant de nouvelles perspectives pour les esprits joueurs.
La PlayStation 5 n’est pas la seule console récente difficile à se procurer. C’est aussi le cas de la séduisante Playdate, disponible uniquement sur commande et avec plusieurs mois d’attente via le site de son fabricant, la société américaine Panic connue, entre autres, pour avoir édité les (excellents) Firewatch et Untitled Goose Game. Sur à peu près tous les plans, la Playdate est pourtant le contraire de la machine de Sony : petite – elle tient dans la main –, technologiquement modeste et, en ces temps de 4K arrogante, équipée d’un écran monochrome de 3,5 cm sur 6. Et puis, elle possède quelque chose que la PS5 n’aura jamais : une manivelle.
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On connaissait les jeux expérimentaux et/ou indépendants. La Playdate ressemble à l’étape suivante : celle de la console alternative s’offrant à tous·tes les créateur·trices, les plus renommé·es (à l’image de Frédérick Raynal, l’auteur pionnier d’Alone in the Dark) comme les néophytes, tous les outils nécessaires au développement de jeux étant disponibles gratuitement.
C’est aussi un modèle de distribution différent avec, parallèlement aux titres vendus à l’unité (notamment via la boutique en ligne itch.io), l’arrivée hebdomadaire sur chaque console de deux nouveaux jeux au cours des douze semaines suivant son acquisition. Avec la Playdate, c’est donc un peu vingt-quatre fois Noël et autant d’occasions de vérifier si les contraintes stimulent bien la créativité.
Des jeux donnant toujours le sentiment d’être spéciaux, singuliers, habités
La manivelle, donc. Située sur le côté droit de la console, elle est son premier signe distinctif, un gadget au concept vaguement ironique et poseur mais qui possède une double vertu : remettre en avant l’importance de la manipulation dans la pratique vidéoludique et, en même temps, lancer comme un défi aux développeur·euses. En substance : qu’allez-vous donc pouvoir tirer de cet improbable accessoire ? On trouve bien des réponses dans les jeux disponibles à ce jour, inégaux mais jamais inintéressants car donnant toujours le sentiment d’être spéciaux, singuliers, habités.
La manivelle sert donc à déplacer la raquette du néo-casse-brique b360, à piloter les vaisseaux des shoot’em ups Star Sled et Hyper Meteor, à viser dans Executive Golf DX, à faire monter l’ascenseur à pingouins de Flipper Lifter, à touiller nos potions de sorcière dans Spellcorked ou à manipuler le temps pour conduire à son rendez-vous amoureux le robot de Crankin’s Time Travel Adventure conçu par le génial Keita Takahashi (Katamari Damacy), l’un des noms les plus en vue de cette première “saison” en compagnie de Bennett Foddy (Zipper), Zach Gage (Snak), Samantha Kalman (Echoic Memory) ou Nels Anderson qui, avec Forrest Byrnes : Up in Smoke, donne un improbable spin-off à Firewatch.
Paradoxalement ou non, il y a du Nintendo dans ces propositions ludiques, celui de l’antique Game Boy que rappelle un peu la petite merveille de Panic, mais surtout de la DS et de la Wii pour leurs systèmes de contrôle atypiques, mais dans une version cette fois marginale et ouverte, notamment à toutes les audaces et toutes les bizarreries. On attend énormément de la suite.
Playdate (Panic), 179$
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