L’héritier très réussi du phénomène “Wii Sports” propose six épreuves à pratiquer seul ou à plusieurs : tennis, bowling, badminton, foot, volley et chambara.
C’est reparti comme en 2006 ! Papi est avec la petite sœur d’un côté du filet, les parents de l’autre et tout le monde fait de grands gestes pour renvoyer la balle. Après le tennis, on passera au bowling, en évitant de lancer la manette en même temps que la boule virtuelle vers les quilles dans l’espoir du strike ultime. Car des téléviseurs en ont souffert en 2006, 2007, 2008…
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Quinze bonnes années plus tard, Wii Sports est de retour. Ou presque : il s’appelle désormais Nintendo Switch Sports, tourne donc sur la Switch et propose six sports (tennis, bowling, badminton, volley-ball, football, chambara) qui en deviendront sept avec le renfort du golf à l’automne, mais le principe n’a pas changé. Il s’agit toujours de profiter des capacités de détection de mouvement des manettes pour offrir des épreuves sportives à la fois immersives et accessibles. C’est aussi la redécouverte de ces petites courbatures au bras ou au dos. Ah, je crois que j’ai un peu trop joué à la Wii, pardon, à la Switch hier.
Réconciliation
La première présentation de Nintendo Switch Sports, en février, a surpris. Sa sortie s’inscrit pourtant parfaitement dans la démarche suivie par le constructeur japonais depuis le lancement de sa console hybride il y a cinq ans. Car si elle a d’abord donné le sentiment d’être une machine de rupture, la Switch apparaît de plus en plus comme une console de réconciliation : entre la console de jeu portable et sur téléviseur, entre le rétro et le moderne, l’univers Nintendo et les blockbusters occidentaux, le snack gaming des mobiles et les créations indés du PC. Son ambition à peine dissimulée : être à la fois une nouvelle Super Nintendo, une nouvelle DS, une nouvelle Wii… Le succès de Ring Fit Adventure, héritier de Wii Fit, a montré la voie à celui de Wii Sports.
Kick and rush
Si les grands principes demeurent, il y a quand même eu quelques changements en quinze ans, dont le moindre n’est pas la sophistication accrue de certaines épreuves. Alors que le tennis conserve son côté direct, le volley demande par exemple d’adopter quatre attitudes différentes pour la réception, la passe, le contre et le smash, alors que le chambara dispose de trois variantes. Quant au football, dont l’esprit kick and rush (on tape dans le ballon et on court derrière) et le terrain évoquent davantage Rocket League que FIFA, il se pratique, au choix, avec une manette à la main ou attachée à la jambe pour plus de “réalisme”.
Micro-simulation
Quoi ? Nintendo Switch Sports se voudrait réaliste ? En un sens, oui, mais selon une conception de la simulation qui n’est pas la plus courante dans les jeux du genre. Car ce n’est pas le spectacle sportif dans sa dimension collective et stratégique qui est fidèlement reproduit ici, mais son élément le plus simple et le plus essentiel : le mouvement, l’acte même, quitte à sacrifier au passage presque tout le reste. Avec Nintendo Switch Sports, place à la micro-simulation sportive et à son corollaire : la célébration du geste pour sa beauté et son irréductible potentiel burlesque. Et pas seulement avec Papi et la petite sœur, comme en 2006.
Nintendo Switch Sports (Nintendo), sur Switch, environ 40 euros.
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