Avec la collaboration de l’auteur des romans “Game of Thrones”, Hidetaka Miyazaki (“Dark Souls”) livre son jeu le plus ambitieux.
Maison magique ! Dommage pour toi, vilain soldat : tu n’as pas couru assez vite, je suis au “Site de grâce” et maintenant c’est trop tard, tu ne peux plus me toucher. D’ailleurs, quand j’aurai repris des forces, retrouvé mes potions de soin et peut-être gagné un niveau pour accroître ma vigueur ou ma dextérité, tu seras reparti faire ta ronde comme si de rien n’était. Et je pourrai recommencer, un peu plus fort, un peu plus malin que cette fois. Et peut-être que ça passera.
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Il y a deux moments clés au cours des premières heures d’Elden Ring, qui était sans doute l’un des deux jeux les plus attendus de ce premier trimestre (avec Horizon : Forbidden West) en raison du pedigree de ses créateurs. Le premier s’appelle Hidetaka Miyazaki et, de la tétralogie Demon’s Souls/Dark Souls à Sekiro en passant par Bloodborne, il a bâti une œuvre profondément marquante, aussi sombre qu’exigeante qui a gagné avec les années une popularité inespérée, les trois Dark Souls totalisent près de 30 millions de ventes. Mais le plus grand nom est celui de l’homme qui a aidé Miyazaki a donner naissance au monde d’Elden Ring en élaborant son lore, sa mythologie (mais pas son scénario à proprement parler) : George R.R. Martin, l’auteur des romans Game of Thrones.
“Vous avez péri”
Deux moments, donc. Le premier, c’est quand, émergeant d’une zone souterraine, on découvre pour la première fois les terres d’Elden Ring. Une vue presque intimidante tant l’univers semble étendu et les points d’intérêt multiples pour un effet dont le seul équivalent qui vient à l’esprit est celui produit par notre arrivée en extérieur, là aussi, au début de Zelda : Breath of the Wild.
La deuxième révélation survient après quelques combats avec les habitants de ce monde, monstres ou (quasi-)humains et une première série de “Vous avez péri”. Oui, l’espace de jeu se révèle plus vaste et lumineux et on s’y déplace avec une plus grande impression de liberté, mais le fond de l’air n’a pas changé : nous ne sommes pas tout à fait sortis de Dark Souls.
Engagez-vous
Jouer à Elden Ring, c’est signer un contrat avec son auteur. “Engagez-vous”, nous demande-t-il, et il ne sera pas possible de le faire à moitié, d’y voyager en touriste. Il faudra observer, s’appliquer, s’entraîner avec humilité. Accepter l’échec face aux créatures brutales de cet univers belliqueux (soudain : un dragon) mais superbe et riche en secrets.
Et si on ne se sent pas prêt·e pour cette discipline, si on n’a pas envie ? On passera à côté d’Elden Ring, ce qui est dommage, mais pas dramatique. Il existe tant d’autres beaux jeux… Mais si on y va vraiment, on sera récompensé par une expérience hors du commun et toute entière portée par cette idée fondatrice du jeu vidéo de rôle (depuis ses pionniers, disons Ultima) : nous faire grandir à travers le personnage dont le destin nous est confié. L’astuce, dans un genre où règne souvent la volonté de puissance, c’est d’accepter de s’y sentir enfant, vulnérable, apeuré mais aussi avide d’apprendre et prêt à tout admirer. Alors, entre deux réprimandes plus ou moins méritées, Elden Ring saura nous transporter.
Elden Ring (From Software/Bandai Namco), sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S et Windows, de 50 à 70€
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