De grands noms (Godard, Lars von Trier), des retours (Nuri Bilge Ceylan, Spike Lee), des espoirs ardents (Yann Gonzalez, Alice Rohrwacher), des découvertes (Guillaume Senez) : 18 paris cannois pour 2018.
Un couteau dans le cœur de Yann Gonzalez
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La présence en compétition officielle du nouveau film de Yann Gonzalez est l’une des plus belles surprises de cette année. Grand habitué du festival (la quasi-totalité de ses courts y sont passés), le cinéaste avait été révélé en 2013 avec Les Rencontres d’après minuit, une chaste partouze sous forme d’élégie. Pour son second long métrage, Yann Gonzalez réunit Vanessa Paradis, en productrice de porno gay, aux côtés de son actrice fétiche Kate Moran et de Nicolas Maury, dans une mystérieuse histoire de tueur en série… M. D.
Sélection officielle, en compétition, en salle le 27 juin
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L’homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam
Près de vingt ans après la première tentative de tournage avec Jean Rochefort, Johnny Depp et Vanessa Paradis, de multiples rebondissements, le Don Quichotte de Gilliam, avec Adam Driver et Jonathan Pryce, est bel et bien fini et clôturera le festival. A moins que le film ne soit interdit de projection suite à la demande du producteur Paulo Branco, qui considère détenir les droits du film. La justice tranchera le 7 mai, soit la veille de l’ouverture du festival. L. B.
Sélection officielle, film de clôture, en salle le 19 mai
Long Day’s Journey into Night de Bi Gan
Révélé il y a deux ans avec son premier long métrage, l’hypnotique Kaili Blues, Bi Gan est, à 28 ans, l’un des grands espoirs du cinéma mondial. Long Day’s Journey into Night se situe à nouveau à Kaili, en Chine, mais racontera cette fois le retour d’un homme dans sa ville natale, douze ans après y avoir commis un crime resté impuni. Le fantôme de la belle et énigmatique jeune femme qu’il a assassinée lui rend alors visite. Autant placé sous l’égide de Lynch que de Weerasethakul ou de Wong Kar-wai, ce film s’annonce comme l’un des plus excitants du festival. Nous l’aurions d’ailleurs bien imaginé en compétition officielle. B. D.
Sélection officielle, Un certain regard, en salle le 22 août
Climax de Gaspar Noé
Cinq sur cinq. Après la Semaine de la critique pour Seul contre tous, la compète pour Irréversible et Enter the Void, une séance de minuit pour Love, c’est maintenant lors de la Quinzaine des réalisateurs que Gaspar Noé va défendre son cinquième long métrage. Intitulé Climax, le film suit un groupe de jeunes danseurs réunis dans un pensionnat désaffecté. Au cours de la soirée, une étrange folie va s’emparer d’eux, les menant pour certains au paradis, les autres vers l’enfer. A l’image, on retrouvera Benoît Debie (Spring Breakers). Défonce maximale espérée. L. B.
Quinzaine des réalisateurs, en salle le 19 septembre
Heureux comme Lazzaro d’Alice Rohrwacher
C’est le troisième long métrage de l’Italienne Alice Rohrwacher, 36 ans, sœur cadette de l’actrice Alba Rohrwacher qu’elle met en scène dans ses films. Corpo celeste avait été présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2011 et Les Merveilles en compétition en 2014, où il avait remporté le Grand Prix. Nous les avions aimés tous les deux. Dans Heureux comme Lazzaro, Alice Rohrwacher raconte l’initiation à la vie moderne d’un jeune paysan d’une bien trop grande bonté. J.-B .M.
Sélection officielle, en compétition, date de sortie inconnue
Le Livre d’image de Jean-Luc Godard
Synopsis : “Rien que le silence, rien qu’un chant révolutionnaire, une histoire en cinq chapitres, comme les cinq doigts de la main. Une réflexion sur le monde arabe en 2017 à travers des images documentaires et de fiction.” Le film serait inspiré d’un livre intitulé Happy Arabia, les images et les sons étant accompagnés d’une voix off (comme dans les Histoire(s) du cinéma). Godard a été en compétition avec Sauve qui peut (la vie) (1980), Passion (1982), Détective (1985), Nouvelle vague (1990), Eloge de l’amour (2001) et à Un certain regard avec Film Socialisme (2010). Mais seul Adieu au langage, en 2014, a été récompensé : le prix du jury ex-aequo avec Mommy de Xavier Dolan. Godard n’est venu accompagner ses films ni en 2010, ni en 2014. J.-B. M.
Sélection officielle, en compétition, date de sortie inconnue
Amin de Philippe Faucon
Après le succès de Fatima, on avait parié que Philippe Faucon ferait son entrée en compète officielle. Ce sera finalement un retour à la Quinzaine. Avec Amin, le cinéaste devrait à nouveau réfléchir aux termes d’intégration et d’identité, véritables fils rouges de sa filmo, et apporter un nouveau tableau à sa radiographie de la France d’aujourd’hui, à travers la rencontre entre Amin (Moustapha Mbengue), un Sénégalais venu en France pour aider sa famille restée au pays, et Gabrielle (Emmanuelle Devos). M. D.
Quinzaine des réalisateurs, en salle le 3 octobre
Under the Silver Lake de David Robert Mitchell
Trois ans avoir réalisé It Follows, le meilleur film d’horreur de ces dernières années, David Robert Mitchell revient avec un troisième long métrage, sélectionné en compétition officielle cette fois. Under the Silver Lake nous plongera dans la paranoïa grandissante d’un jeune homme cherchant désespérément à retrouver une femme avec qui il a eu une brève romance et qui a disparu du jour au lendemain. Au casting, on attend Andrew Garfield et Riley Keough, qui a remplacé Dakota Johnson initialement choisie, dans le rôle de la missing girl. B. D.
Sélection officielle, en compétition, en salle le 8 août
Burning de Lee Chang-dong
Pour notre plus grand plaisir, Lee Chang-dong survit au grand rafraîchissement de la sélection officielle. Auteur rare, ce Coréen de 64 ans est de retour à Cannes huit ans après Poetry, qui marquait sa troisième venue sur la Croisette. Voici donc la quatrième avec Burning. Adaptation d’une nouvelle de Murakami, le film raconte l’histoire d’un livreur à qui une jeune femme demande de garder son chat pendant un voyage. A son retour, elle est accompagnée d’un homme qui a pour étrange habitude de brûler des granges abandonnées. B. D.
Sélection officielle, en compétition, date de sortie inconnue
Le Poirier sauvage de Nuri Bilge Ceylan
Quatre fois primé à Cannes, notamment avec une Palme d’or en 2014 pour Winter Sleep, le Turc Nuri Bilge Ceylan est de retour sur la Croisette avec Le Poirier sauvage. Le film met en scène Sinan, un passionné de littérature, qui aspire à devenir écrivain. De retour dans son village natal d’Anatolie, il tente de trouver l’argent nécessaire pour être publié, mais les dettes de son père finissent par le rattraper. Décrite par le cinéaste comme “le glissement inéluctable du destin d’un fils vers celui de son père”, cette fresque de plus de trois heures devrait confirmer une certaine tendance : Ceylan, c’est lent mais c’est souvent très beau. L. B.
Sélection officielle, en compétition, en salle le 15 août
Les Filles du soleil d’Eva Husson
Deux ans après un beau premier film, Bang Gang (l’histoire de jeunes gens aisés du sud de la France qui organisent des partouzes dans une grande villa), changement de décor radical : Eva Husson nous entraîne au Kurdistan et raconte, en pleine bataille de Gordyene, la rencontre entre une journaliste française (Emmanuelle Bercot) et une femme soldate kurde (Golshifteh Farahani). Husson deviendra‑t‑elle la Kathryn Bigelow française ? J.-B .M.
Sélection officielle, en compétition, en salle le 21 novembre
BlacKkKlansman de Spike Lee
La sélection de BlacKkKlansman marque le grand retour de Spike Lee en compétition à Cannes, dont il était absent depuis Jungle Fever en 1991 (après Do the Right Thing en 1989). BlacKkKlansman est tiré d’une histoire vraie, celle d’un officier de police afro-américain (joué par John David Washington) qui, avec son acolyte blanc (Adam Driver), réussit à infiltrer les instances les plus hautes de l’organisation raciste et ségrégationniste de Colorado Springs, le Klu Klux Klan… J.-B. M.
Sélection officielle, en compétition, en salle le 22 août
The House That Jack Built de Lars von Trier
Banni il y a sept ans pour avoir dit “comprendre Hitler” lors de la conférence de presse suivant la projection de Melancholia, Lars von Trier est de retour sur la Croisette avec un film qui pourrait à nouveau faire parler de lui tant il s’annonce gore et morbide. Présenté hors compétition, The House That Jack Built nous plongera dans l’esprit aussi tourmenté que perfectionniste d’un tueur en série désirant réaliser le crime parfait. Le casting est réjouissant puisque, outre Matt Dillon qui incarne le tueur, on y retrouve Uma Thurman, Bruno Ganz et Riley Keough. B. D.
Sélection officielle, hors compétition, date de sortie inconnue
Les Eternels de Jia Zhang-ke
Cinq ans après le génial A Touch of Sin (prix du scénario) et trois après le beau mélodrame contemporain Au-delà des montagnes, le grand cinéaste chinois Jia Zhang-ke est de retour en compétition avec un thriller (combats entre gangs de la pègre, meurtres…) sur fond d‘histoire d’amour entre un petit chef de bande et une femme qui, pour lui sauver la vie, se retrouve en prison. S’ensuit un chassé-croisé entre les deux amants qui va durer des années. Se retrouveront-ils ? J.-B. M.
Sélection officielle, en compétition, en salle le 26 décembre
3 visages de Jafar Panahi
Une célèbre comédienne iranienne reçoit la mystérieuse vidéo d’une jeune fille implorant son aide pour échapper à sa famille conservatrice. Elle demande alors à son ami (Jafar Panahi himself) de l’aider à comprendre s’il s’agit d’une manipulation. Tel est le pitch du prochain film de Jafar Panahi. Interdit de quitter son pays depuis 2010, nous ignorons encore à l’heure où nous écrivons ces lignes si le cinéaste dissident iranien pourra venir en personne défendre le film au festival. L. B.
Sélection officielle, en compétition, en salle le 6 juin
Nos batailles de Guillaume Senez
La Semaine de la critique est souvent le lieu des révélations. Après Grave de Julia Ducournau en 2016 et Ava de Léa Mysius l’an passé, Nos batailles pourrait être l’un des événements de cette cuvée 2018. Deux ans après son premier long métrage Keeper, fin portrait de deux jeunes amoureux confrontés à la parentalité, Guillaume Senez s’intéressera à Olivier (Romain Duris), un père de famille engagé dans un combat contre les injustices dans son entreprise et déstabilisé après le départ soudain de sa femme. M. D.
Semaine de la critique, séance spéciale, en salle le 10 octobre
Le monde est à toi de Romain Gavras
Après Notre jour viendra (2010), un premier long métrage assez décevant, le fils de Costa-Gavras connaît à 36 ans les honneurs de la Quinzaine avec Le monde est à toi, son second film. Entre-temps, il aura signé des publicités et quelques-uns des plus beaux clips de ces dix dernières années – pour Jamie XX, Justice, Kanye West, M.I.A. et DJ Mehdi. Doté d’un casting à la fois sexy et foutraque puisque y figurent Isabelle Adjani, Vincent Cassel, Oulaya Amamra, Karim Leklou, François Damiens et Philippe Katerine, le film relate les déconvenues de caïds des cités en quête de thune. B. D.
Quinzaine des réalisateurs, en salle le 22 août
Solo: A Star Wars Story de Ron Howard
Le festival a peu souvent convié les blockbusters dans ses rangs, mais il lui arrive de faire quelques exceptions. Après Mad Max: Fury Road en 2015, c’est une autre saga culte qui s’apprête à monter les marches du palais, pour la troisième fois (L’Attaque des clones en 2002 et La Revanche des Sith en 2005). Ce deuxième spin-off d’une interminable série décidée par Disney explorera le passé de Han Solo. Espérons que l’aura chaotique qui entoure le film ne vienne pas perturber la trajectoire du plus célèbre contrebandier de la galaxie. M. D.
Sélection officielle, hors compétition, en salle le 23 mai
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