Une formidable fresque familiale : démarrant par un mariage, le cinéaste entrecroise avec un brio discret les destins des divers participants à la cérémonie.La force de ce film d’un humanisme éclatant qui traite de conflits, maladies, retrouvailles nostalgiques entre amants, querelles d’adolescents, questions existentielles chez un enfant, etc. est d’envisager toutes les facettes […]
Une formidable fresque familiale : démarrant par un mariage, le cinéaste entrecroise avec un brio discret les destins des divers participants à la cérémonie.
La force de ce film d’un humanisme éclatant qui traite de conflits, maladies, retrouvailles nostalgiques entre amants, querelles d’adolescents, questions existentielles chez un enfant, etc. est d’envisager toutes les facettes de la vie quotidienne dans les classes moyennes de la société urbaine. Et ce, en faisant l’inventaire de tous les âges de la vie, de la naissance à la mort. Si l’on devait à tout prix citer un exemple de film transgénérationnel, Yi-yi serait parfait. Il étudie non seulement les problèmes inhérents à chaque classe d’âge, mais explore également les interactions entre ces différentes catégories. Yang-Yang, le petit garçon philosophe qui photographie ce qui se passe derrière la tête des gens, peut ainsi déclarer qu’il se sent déjà vieux à 8 ans. C’est qu’il s’agit avant tout ici de transmission ; chacun est tributaire du destin de son voisin. Contrairement à son compatriote taiwanais Hou Hsiao-hsien, qui prône une forme d’objectivité frôlant l’opacité, Edward Yang est à la fois plus didactique et plus romanesque. Tout en restant au ras du vécu et fidèle au plan séquence, il n’hésite pas à montrer les tenants et les aboutissants d’une action, à nous faire partager la subjectivité des personnages. Il convainc par sa vision empathique de l’humanité, sa fine compréhension des affects et des passions.
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