XXVe FESTIVAL DU COURT MÉTRAGEA Clermont-Ferrand Le festival de Clermont-Ferrand, qui vient d’atteindre le symbolique quart de siècle, se porte plutôt bien. Vingt-cinq ans, le plus bel âge ?Il régnait cette année encore une vraie effervescence, gage d’un engouement non démenti pour le court métrage, en dépit d’une tendance à l’uniformisation par le bas, amenant […]
XXVe FESTIVAL DU COURT MÉTRAGE
A Clermont-Ferrand
Le festival de Clermont-Ferrand, qui vient d’atteindre le symbolique quart de siècle, se porte plutôt bien. Vingt-cinq ans, le plus bel âge ?
Il régnait cette année encore une vraie effervescence, gage d’un engouement non démenti pour le court métrage, en dépit d’une tendance à l’uniformisation par le bas, amenant trop souvent le spectateur à passer d’un programme de compétition à un autre comme l’on passe du pareil au même. Particulièrement symptomatique de cette fâcheuse tendance : J’attendrai le suivant… de Philippe Orreindy, qui s’apparente davantage à un numéro de chien savant qu’à une proposition de cinéma.
Heureusement, les courts se suivent et ne se ressemblent pas tous : savent notamment se démarquer ceux qui se faufilent entre les grilles narratives dominantes et s’échappent vers les marges, empruntant peu ou prou aux techniques du cinéma d’animation. Nous pouvons, à ce titre, remercier sans compter l’Autrichien Stefan Stratil, auteur d’un réjouissant cartoon déglingué, I’m a star !, Mikaël Alex, qui présentait Confection Dames, dont le trait charbonneux et l’univers légèrement teinté d’onirisme rappellent ceux du dessinateur Baudouin, ou encore le Canadien Brad Peyton. Fort de ce privilège rare de pouvoir ravir petits et grands, son Evelyn, l’adorable mort-vivante mêle acteurs de chair et d’os et décors de carton-pâte, file à toute allure et transcende l’influence manifeste du Tim Burton des débuts en multipliant trouvailles graphiques et revigorantes saillies d’humour macabre.
Dans un registre différent, Nikita Kino, auquel préside un franc souci de recherche formelle, contient largement de quoi retenir l’attention du cinéphile averti lequel, on le sait, en vaut deux. Inventoriant ses souvenirs d’enfance à l’aune de l’histoire officielle de l’URSS des années 60 et 70, Vivian Ostrovsky brasse, en un montage très dynamique, images d’actualités, extraits d’œuvres de fiction et lambeaux de films de famille, manière de suggérer que l’écriture du moi ne peut faire l’économie des autres.
Cette question du moi et des autres et du « moi est un autre » se situe également au cœur du très singulier L’Ombre des fleurs de Christèle Frémont, qui confronte quatre (voire cinq) générations de femmes d’une même famille et, sans complaisance aucune, instille un sentiment de malaise tout à fait saisissant. Un peu plus conventionnel peut-être, C’était pas la guerre mérite pourtant d’être signalé en raison de l’élégante sobriété dont Alexandrine Brisson fait montre pour évoquer tout en nuances les « événements » d’Algérie, vus par les yeux d’une petite fille de 6 ans. Pour elle, malgré les soldats français, l’atmosphère de plus en plus délétère, les arrestations, les agissements bizarres de son papa (impeccable Jacques Bonnaffé), pas de doute possible : c’était pas la guerre puisque c’était l’enfance.
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