Mélo au grand air par l’auteur de « Dallas Buyers Club ». Trekking et larmoiements au programme.
Reese Witherspoon fait du trekking… Plus nunuche que son modèle putatif (cf. titre), Into the Wild de Sean Penn, cette transposition féminine est tout à fait conforme aux précédents efforts du spécialiste québécois du mélo social alambiqué et à sa manie des tiroirs et sous-tiroirs nostalgico-dramatiques (flash-backs à gogo). Procédé qui court-circuite totalement l’aspect messe panthéiste et retour à la nature de cette épopée le long d’un GR californien, le Pacific Crest Trail.
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Ici, le but n’est pas le chemin, selon la maxime pseudo-bouddhiste ; l’enjeu, c’est avant tout de trier un peu le chaos intérieur d’une femme ayant morflé toute sa vie. Du strict point de vue de l’actrice, Reese Witherspoon, c’est le rôle à oscar pittoresque, consistant à prouver qu’on peut aussi jouer une loseuse relativement déféminisée et vaguement crade.
Empiler les couches de pathos jusqu’à l’écœurement
Le plus rebutant ne se trouve pas là, ni dans le parcours, ni dans la légère satire de la guilde des routards, ambiance Vieux Campeur, l’esprit youkaïdi. Ce qui pénalise le film, c’est bien son tombereau mélodramatique égrené mécaniquement, comme un mantra. La belle échevelée se souvient sans cesse de l’horreur de sa vie chargée : l’enfance pauvre avec une mère malade, décédée très tôt ; la jeunesse détruite par l’excès de sexe et de drogue ; le mariage raté. L’obscénité du malheur selon Jean-Marc Vallée, incapable de doser ses effets, qui adore empiler les couches de pathos jusqu’à l’écœurement. Cela est-il destiné à insuffler du lyrisme dans le trajet assez plan-plan de la marcheuse ? En tout cas, plombée par ces retours en arrière accablants, l’aventure physique et spirituelle n’a de sauvage que son titre.
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