Pendant plus de vingt ans, pour divers problèmes de droits, Leon Gast n’a pu sortir ces images de Muhammad Ali au Zaïre en 1974. Tant mieux : le combat est devenu mythique et le temps apporte une plus-value historique incontestable. D’autant plus que Gast a ajouté aux archives des entretiens récents avec des témoins de […]
Pendant plus de vingt ans, pour divers problèmes de droits, Leon Gast n’a pu sortir ces images de Muhammad Ali au Zaïre en 1974. Tant mieux : le combat est devenu mythique et le temps apporte une plus-value historique incontestable. D’autant plus que Gast a ajouté aux archives des entretiens récents avec des témoins de l’époque (Norman Mailer) ou d’aujourd’hui (Spike Lee) qui contribuent à tout remettre en perspective.
Gast avait quand même loupé une chose : la rencontre avec l’Afrique.
Ce qu’il a filmé du Zaïre se résume à quelques clichés éternels des enfants en haillons mais tellement souriants… Mais si Gast n’est pas un cinéaste de la trempe d’un Depardon quant à son approche de l’Afrique, il n’en a pas moins fait un beau travail de montage pour recréer le suspens du combat et la tension progressive des journées le précédant. Ainsi, When We Were Kings part sur un tempo qui ne faiblit jamais et délivre au cours de son trajet en accélération quelques images mémorables : la réponse laconique de Foreman quand un journaliste lui demande ce qu’il ferait s’il perdait (« Pardon ? Pouvez répéter votre question ? ») ; Norman Mailer s’excitant tout seul en expliquant la tactique d’Ali…
Mais le meilleur du film, c’est Ali lui-même, y compris hors du ring. Tout en grâce, il crève l’écran, absorbe toute la lumière, électrifie l’atmosphère dès qu’il ouvre le bec. Bien plus qu’un boxeur, c’est un poète, un bateleur, un prêcheur, un danseur, un rappeur originel. Avec un tel sujet, on se dit que When We Were Kings aurait aussi bien pu être tourné par un aveugle.
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