Une fantaisie historique fanée où Bill Murray/Roosevelt essaie de faire manger un hot-dog au roi d’Angleterre.
On l’avait oublié : Bill Murray sait jouer autre chose que Bill Murray – le vieux Droopy blasé. Il interprète ici avec conviction, bonhomie et sans doute un dentier le rôle du président des États-Unis Franklin Delano Roosevelt, l’homme du New Deal (à peine évoqué) qui relança l’économie après la crise de 1929. Hélas, tout ce qui entoure le grand Murray est fait de bric et de broc et observe l’histoire par le petit bout de la lorgnette…
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Le récit multiplie les lignes de récit, sans doute dans le but de faire oublier qu’aucune d’entre elles ne présente le moindre intérêt. Il y a d’abord la liaison (pudiquement suggérée, hormis une scène de masturbation agreste assez vulgaire) de Roosevelt avec sa cousine Daisy (Laura Linney), qui devra accepter la triste vérité : le Président a beaucoup de maîtresses (shocking !). Autre ligne du récit : la visite du roi d’Angleterre (George VI – le roi bègue du Discours d’un roi) et de son épouse Elizabeth dans la demeure privée de Roosevelt, venus tenter de persuader le Président de leur ancienne colonie, quelques mois avant le début de la Seconde Guerre mondiale, d’une alliance sans laquelle la Grande-Bretagne risquerait d’être détruite. Une vision de l’histoire qui oublie qu’Américains et Britanniques partagèrent les mêmes tranchées en 1918…
L’enjeu du film se réduit alors à cette question métaphysique : le roi acceptera-til de manger un hot-dog pour complaire à son hôte, pendant que les psalmodies d’un chanteur amérindien énervent tout le monde (scène assez gênante) ? Ensuite, on reste hébétés devant l’idée géniale des scénaristes : le bégaiement du roi et la polio du Président seraient à la source du rapprochement américano-britannique… Le film se termine avant qu’on en vienne à la création de la fédération internationale handisport. Enfin, encore plus grave, zéro pointé à celui qui a demandé à Bill Murray de préparer un dry martini : on ne secoue pas un dry martini. Jean-Baptiste Morain
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