Le film le plus solaire et charmeur de Larry Clark.
Et un des meilleurs de l’année 2006.
LE FILM Depuis que les délais entre
sortie en salle et édition DVD se sont
raccourcis, on peut commencer
et terminer l’année en regardant
les mêmes films. Ce qui, dans le cas
de Wassup Rockers, nous convient
à merveille et ne fait que confirmer
que ce dernier opus de Larry Clark
est sans aucun doute son meilleur depuis Kids.
La réussite du film tient d’abord, comme souvent
avec Clark, à un casting incroyable, non seulement
en raison de son impeccable photogénie (le réalisateur
a fait la rencontre de ses acteurs lors d’une séance
de prises de vue pour un magazine), mais surtout
de par la complexité de son statut social. Qui aurait
imaginé que le ghetto noir de South Central avait
sa propre minorité opprimée et que cette minorité
était constituée d’une bande de rockeurs latinos ?
Pourtant, la principale qualité du film est ailleurs.
Pour la première fois, Clark parvient, en effet, à faire
basculer la captation documentaire dans la fiction
sans que le désir de faire sens ne vienne entraver
le plaisir de l’image. Le risque était pourtant
grand qu’en organisant le déplacement de ces ados
skateurs dans les quartiers riches de Beverly Hills,
la confrontation ne provoque qu’un face-à-face
stérile. Mais le passage précipité de la bande à Kiko
à travers les villas luxueuses du quartier ne se
contente pas de présenter les différents aspects
de la vie des privilégiés (un acteur à la retraite,
un photographe à la mode, une desperate housewife).
Il propose aussi un tour d’horizon express des formes
cinématographiques (de la comédie romantique
au film politique, du gore au western) aussi ludique
qu’inspiré. L’essentiel, en somme, pour faire
de Wassup Rockers un postulant très sérieux au titre
de champion 2006.
LE DVD Une interview de Larry Clark, qui retrace
en détail la genèse du film.