Une comédie en forme de bluette, ternie par le destin de sa réalisatrice.
Parfois, il est difficile d’être impartial. Surtout quand on est sensible. Il faut savoir qu’Adrienne Shelly, réalisatrice et interprète (dans un second rôle) de cette comédie, a été sauvagement assassinée dans son bureau new-yorkais en novembre 2006. De plus, cette petite rouquine n’était pas une inconnue. Elle avait illuminé de sa fraîcheur simple les premiers films de Hal Hartley (The Unbelievable Truth et Trust Me). Certes, Waitress n’est pas à la hauteur ; c’est une bluette enluminée, un film à peine schématique dans son côté americana. L’histoire d’une serveuse de snack obsédée par les tartes et affublée d’un mari macho. On pourrait voir dans ce personnage masculin (constamment) au bord de la violence un signe prémonitoire… On se contentera de saluer l’interprétation de la rude et sexy Keri Russell, sorte de cousine américaine de Carole Bouquet. Malgré la réalisation assez décorative, on aurait préféré qu’Adrienne puisse encore en tourner des dizaines du même tonneau…
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