Regard idyllique sur la campagne du nord du Portugal, à la fois vivante et proche de l’extinction.
Ce documentaire joue évidemment sur une certaine nostalgie. Celle d’une époque où une grande partie de la population occidentale avait pour seul horizon la campagne et le travail des champs. Mais comme cela se déroule aujourd’hui, au Portugal, dans un hameau de 54 habitants nommé Uz, c’est donc aussi un reflet de la réalité contemporaine.
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Un monde paysan où l’on s’active sans répit, dans la bonne humeur, parfois même en chantant, où l’on vit sur un mode frugal sans se plaindre d’autre chose que du dépeuplement. Bref, tout l’éventail classique des activités rurales se déploie ici.
Flirt avec la fiction
Le film flirte légèrement avec la fiction, d’abord en se focalisant sur un personnage, un farfadet de 18-20 ans nommé Daniel, qui participe aux travaux agricoles sans rechigner, mais qui est aussi doté d’une fantaisie quasi burlesque ; ensuite, en instillant un soupçon d’intrigue amoureuse entre Daniel et une citadine en visite.
Mais cet aspect est peut-être un peu trop parcimonieux pour détourner l’attention du spectateur du pur tableau des plaisirs et du quotidien de la vie rurale, du spectacle des vaches aux cornes immenses, etc.
Hédonisme naturel
De même, le montage, très équilibré, frustre un peu par sa régularité ; le cinéaste désirant éviter que les plans “s’éternisent comme dans un film arty pour souligner le temps qui passe”. Or parfois, un film arty a des vertus contemplatives que des œuvres menées tambour battant n’ont pas.
Cela dit, la brièveté des plans reste très acceptable, compensée par l’hédonisme naturel qui porte ce film de bout en bout, avec même en prime une sorte de distance par rapport à tout ce “country porn” – pour détourner une formule mise à toutes les sauces signifiant l’outrance. En effet, la fête “éco-musée”, où les paysans miment leurs activités vivrières devant des touristes, a une tonalité presque mortifère. Le grenier à blé devient un bric-à-brac archaïque. Vincent Ostria
Volta à terra – Retour à la terre de João Pedro Plácido (Por., Sui., Fr., 2014, 1 h 18)
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