Christophe Honoré tourne « La Belle Personne », un téléfilm avec Louis Garrel, librement inspiré de « La Princesse de Clèves ». Images et premiers échos.
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Après s’être frotté à l’œuvre de Georges Bataille dans Ma Mère, Christophe Honoré vient de s’attaquer à un autre monument de la littérature française : La princesse de Clèves de Madame de Lafayette, écrit en 1678. On peut voir dans ce travail de transposition de romans d’amour, nourris l’un et l’autre, bien que de manière distincte, par une forme de féminisme échevelé, une obsession du cinéaste pour l’analyse des liaisons dangereuses entre les hommes et les femmes.
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On peut surtout deviner chez lui le désir de les inscrire dans le monde contemporain, dans son monde à lui, le Paris de 2008, cadre spatial et temporel au sein duquel prennent place les personnages du film, co-écrit avec Gilles Taurand. En fin de tournage, on le rencontrait mi-janvier dans un café de Montparnasse, où il réalisait plusieurs scènes avec les adolescents, héros lumineux de ce nouveau projet. « J’avais assez envie de filmer l’adolescence, et en particulier, l’adolescence chic parisienne, dont on ne cesse de dire qu’elle hante le cinéma, alors que je connais aucun film qui ne s’en empare vraiment. Les images de ces nouveaux ados appartiennent plus au registre de la mode ».
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Outre le fidèle Louis Garrel, qui joue ici le rôle de Nemours, professeur d’italien dans le film, on retrouve une magnifique brochette de jeunes comédiens et comédiennes, au premier rang desquels Léa Seydoux (le princesse de Chartes, appelée Junie ici) dont la beauté magnétique devrait faire mouche dans le cinéma français, mais aussi Grégoire Leprince-Ringuet et Esteban Carjaval Alegria, déjà présents dans Les Chansons d’Amour. Ou encore Agathe Bonitzer, Simon Truxillo, Tanel Derard, Jeanne Audiard…
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Sur le tournage, on sent Honoré aussi précis et attentif dans sa direction d’acteurs que serein et sûr de ce qu’il veut filmer. C’est aussi une « bande » qu’il aime constituer : autant celle de son équipe technique (plus ou moins la même que sur ces précédents films) que celle des comédiens qu’il a réunis autour de lui, et avec lesquels il nourrit une évidente complicité affective. Une manière, pour lui, d’envisager le cinéma en famille.
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Produit par Arte France et Scarlett Production (diffusion sur Arte et sortie prévue en salle le lendemain de la diffusion, en septembre), le film ne dispose pas d’un budget à la mesure des productions classiques de longs-métrages. Mais, peu lui importe. « C’est vrai qu’après le succès des Chansons d’amour, j’ai eu beaucoup de propositions de producteurs qui étaient prêts à financer largement mon nouveau film. Mais, très vite, ce projet est arrivé et m’a m’intéressé. Avec Gilles Taurand, on a cherché à rendre contemporains les personnages du roman, qui sont déjà très modernes dans le livre. Avec une liberté totale dans l’écriture et les choix de mise en scène, je ne pouvais que me lancer dans ce projet », précise t il. « Je devrais normalement tourner avec Why Not mon nouveau long cet automne, et je travaille aussi sur l’écriture d’une pièce de théâtre », confie t-il. Sautant de projet en projet, passant d’un objet à l’autre, par delà les frontières établies de l’écriture et de l’image, Christophe Honoré a droit à tous les honneurs. Un vrai prince de sève créatrice.
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