L’auteur de Séraphine récidive dans le biopic d’artiste sans éclat.
Violette Leduc fut l’une des grandes figures secrètes de la littérature française. Issue d’un milieu populaire, elle vécut des années durant dans l’ombre de Simone de Beauvoir, dont elle partagea le combat féministe.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Entre les deux écrivaines se tissa une relation ambivalente, faite de jalousie, d’entraide, de désirs tus et de conflits de classes. Une histoire a priori romanesque, sexuelle et politique dont Martin Provost s’empare avec une réserve et une impuissance manifestes : tout, dans ce Violette, semble contraindre le mythe, le ramener à sa plus morne expression.
C’est surtout un parti pris de mise en scène, le même qui faisait déjà la fausse originalité de Séraphine (appréhender le biopic par l’infime, par les petits gestes plutôt que la grande reconstitution), mais qui se heurte ici à son sujet, à l’emballement passionnel qu’il exigeait.
Malgré ses évidentes qualités d’écriture et la performance habitée d’Emmanuelle Devos dans le rôle-titre, il se révèle incapable de saisir le sentiment de dévoration (amoureuse et littéraire) qui se jouait dans ce couple d’écrivaines, incapable de s’extraire du naturalisme décoratif et du confort de son petit théâtre filmé.
{"type":"Banniere-Basse"}