En Albanie profonde, les filles deviennent des garçons pour fuir la violence patriarcale.
Souvent un film est une question de croyance : que croient les personnages et le croyons nous nous-mêmes ? Ici, le récit s’appuie sur une tradition qui persisterait dans certaines parties reculées de l’Albanie : le patriarcat y est si rude que pour être libres, certaines femmes peuvent officiellement renoncer à leur sexualité et se travestir définitivement en homme.
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L’aspect ethnographique du film, tourné in situ, est convaincant, mais sous-développé. Et le bât blesse lorsqu’il s’agit de transposer cette coutume dans une fiction située dans le présent.
La frêle Alba Rohrwacher incarne un garçon fluet à la voix séraphique qui émigre en Italie, où personne ne semble remarquer que c’est une femmelette… L’enjeu du film est la réappropriation de sa féminité. Or, à nos yeux de spectateurs, elle n’a jamais cessé d’être une femme ! Comment se passionner pour un film fondé sur un hiatus sexuel qui reste théorique ?
Vierge sous serment (It., Sui., All., Alb., Kos., Fr., 2015, 1 h 24)
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