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Gros bras : Universal Soldier – Le Jour du Jugement de John Hyams
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Depuis les Expendables, on sait que les gros bras des films d’action d’antan veulent à nouveau leur part du gâteau. Ce mercredi, Arnold Schwarzenegger refait coucou sur les écrans avec une série B (trop) mineure au nom d’auberge du Puy du Fou, Le Dernier Rempart. Dans le genre biscottos, mieux vaut filer du côté du très curieux Universal Soldier – Le Jour du Jugement, starring Jean-Claude Van Damme et Dolph Lundgren. Quatrième volet de la série (le premier remonte à 1992), il s’agit toujours d’y voir JCVD et Dolph jouer les super-soldats morts-mais-ranimés, ennemis-mais-inséparables. Alors qu’il n’y avait pas grand-chose à dire des précédents – sinon que ce n’était pas très bon -, celui-ci déroute très vite, avec ses effets stroboscopiques et son JCVD méchant et chauve comme Marlon Brando dans Apocalypse Now.
Et on découvre que son passage chez le coiffeur est vraiment coppola-esque (coppolien ?) lorsque JCVD s’affiche en gourou cinglé d’une secte d’Universal Soldiers en guerre contre leur employeur – le gouvernement américain. Il faut l’entendre dire « ton esprit n’est pas ton esprit » (en même temps, il a l’habitude). Lundgren n’est pas en reste, sous-fifre en guêtres qui gueule « tu auras ta vengeance contre les oppresseurs ». C’est donc très fou, ça crie le mot « liberté » souvent, louche sans vraie raison du côté de Gaspar Noé comme de Robocop et Shining, et c’est bien plus oppressant que l’actioner bourrin attendu (même si c’est souvent bourrin, avec des membres coupés). Sinon, le film raconte la vengeance d’un pauvre père de famille qui en veut à Van Damme après que JCVD a tué femme et enfant. Surtout, Universal Soldier – Le Jour du Jugement, même en direct-to-video, est plus amusant que Le Dernier Rempart.
Disponible en DVD/Blu-ray chez Wild Side Video
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Autre fille : New Girl (Saison 1)
La série Girls de Lena Dunham est justement encensée (et sort en DVD le 6 février prochain). C’est oublier que les autres brunes ne comptent pas pour des prunes et qu’une autre fille, toute seule, se défend bien au rayon comédie : Zooey Deschanel, la new girl dans New Girl. Début de saison 1, elle emménage dans un appartement avec comme colocs trois jeunes hommes très vite acquis à ses grands yeux, sa frange, ses moues « duck face », ses grosses lunettes et son énergie de meilleure copine fofolle. Vu que c’est l’image que Zooey renvoie dans ses films ((500) jours ensemble) ou sur son compte Instagram, elle n’a pas grand-chose à faire dans ce rôle sur mesure, mais elle le fait très bien (genre imiter Bip-Bip face à un coyote).
New Girl n’est pas Mad Men ni Breaking Bad, mais le genre de séries que l’on peut picorer un épisode sur trois pour le plaisir, sans remords d’avoir raté tel arc narratif ou twist. C’est aussi à cela que servent les séries TV.
Disponible en DVD/Blu-ray chez 20th Century Fox
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Rattrapage : Voisins du troisième type d’Akiva Schaffer
On l’avait raté à sa sortie et le DVD/Blu-ray permet de réparer l’erreur. Voisins du troisième type est très drôle : il y a Ben Stiller, Jonah Hill et Vince Vaughn – soit la crème de la comédie US, enfin lorsque Vaughn est couplé avec Stiller. Le pitch est excellent : comment quatre voisins s’organisent en comité de surveillance de leur quartier, pour découvrir que des extra-terrestres sont au coin de la rue.
Le film passe des anxiétés bien connues (la peur du voisin, de ne pas être intégré) au prisme de gags souvent en dessous de la ceinture mais bienvenus. Car, dans l’idéal, on devrait tous réagir comme nos quatre gars si on découvrait des aliens en face de chez nous : se faire prendre en photo avec eux, faire exploser des vaches au rayon laser, ou avoir la tête d’enfant névrosé de Ben Stiller lorsqu’il fait sa première rencontre du troisième type. Franchement, on échange son regard de chiot fou contre un baril de Super 8 de J.J. Abrams.
Disponible en dvd/Blu-ray chez 20th Century Fox
Chef d’œuvre : The Man Who Knew Too Much d’Alfred Hitchcock – version de 1934
Février va être hitchcockien avec la sortie d’Hitchcock, biopic du dieu du suspense avec Anthony Hopkins gonflé et maquillé pour le rôle. Prétexte pour réviser ses classiques, avec la réédition de L’Homme qui en savait trop, qu’Hitchcock avait décliné en deux temps : la version la plus connue en 1956 avec James Stewart, et son aînée qui n’a pas à démériter. L’histoire est la même : une famille en vacances se retrouve malgré elle prise dans un complot pour tuer un politicien pendant un concert de musique classique.
La virtuosité de Hitch pour trousser les deux est aussi égale, surtout dans cette fameuse scène d’assassinat symphonique quasi sans dialogue, où il fait monter la tension par la grâce du cadre, du montage et des notes. Si la version 1956 est jugée meilleure (plus ample, plus de moyens), on aime bien l’ancêtre pour son noir et blanc, le décor (la Suisse comme destination exotique à la place du Maroc pour Stewart), les détails qui tuent (la mère de famille est championne de tir dans la version 1934, celle de 1956 ne sait que chanter) et surtout, le méchant y est supérieur. Car il est incarné par Peter Lorre, le génial acteur de M le Maudit, né pour les rôles glauques avec ses yeux de grenouilles inoubliables.
http://www.youtube.com/watch?v=mWkVFHm5jf4
Bonne nouvelle : cet Homme qui en savait trop est proposé en version restaurée chez l’éditeur US Criterion, qui est aux DVDs/Blu-rays ce qu’est La Pléiade aux romans. Les bonus (commentaires d’experts, dont le réalisateur et fanboy Guillermo Del Toro, interview d’Hitchcock…) sont donc très bons. Nouvelle plus bof peut-être : c’est exclusivement en anglais (sous-titres compris) et réservé aux possesseurs de lecteurs DVD/Blu-ray dézonés.
Disponible en DVD/Blu-ray chez Criterion (Import)
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