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Suite de la saga familiale commencée par Blow Up avec les figures du frère et de la mère. L’arbre généalogique est aujourd’hui complété par le père -père absent, père défaillant, mais aussi père protecteur ou confident, chaque film a le sien. Premier constat : qu’il soit une entité sacro-sainte ou déficiente, le père cristallise le conflit au sein du récit. Il est celui qui empêche (puis permet) la réalisation d’un rêve de danse dans Billy Elliot, entrave la passion théâtrale dans Le cercle des poètes disparus, ou l’identité sexuelle dans C.R.A.Z.Y. L’enjeu freudien est ici toujours le même, bien qu’il prenne des formes diverses : il faut tuer le père pour se réaliser.
A cette autorité castratrice s’oppose une présence-absence plus insidieuse : au cinéma, le père est souvent l’objet de toutes les discussions, origine de tous les traumatismes, sans jamais être représenté, ou alors très peu, à l’écran. Une présence en creux au coeur de La graine et le mulet, dans lequel l’obsession d’un père pour son restaurant le coupe de sa famille, ou encore dans Take Shelter, où Michael Shannon préfère attendre la fin du monde plutôt que de se consacrer à ses enfants. Sur cet inventaire paternel plane aussi l’ombre de l’inceste (le père de Laura Palmer dans Twin Peaks), et de la disparition (mémorable Alain Delon cherchant à tirer son fils des griffes de la mort dans Le passage).
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